........... « Vive la Ripoublique !! » : Voilà le slogan railleur et grinçant des plus virulents détracteurs du système politique en vigueur. Notre République est-elle vraiment corrompue ? Cette boutade accusatrice peut-elle trouver justification ?
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Cette attaque me plonge dans une colère noire ! Vous aussi n’est-ce pas ? Comment peut-on porter un jugement si terrible ainsi que si négatif sur notre classe politique ? Nous sommes plus d’un à nous offusquer devant ce type de discours - Cependant, la critique faisant échos et l’honnêteté intellectuelle imposant d’observer les arguments contradictoires, il me semblait incontournable de rechercher ce qu’il peut y avoir de pertinent dans cette critique … Je vous propose donc un examen de la question en prenant pour point de départ les données médiatiques, statistiques, probablement orientées, ainsi que certaines informations issues de l’opposition . Dans un premier temps faudrait-il définir l’angle sous lequel nous étudirons la question dans le présent article :
Dans un système démocratique, la probité des élus semble principalement liée au respect du processus démocratique, à l’application du principe de séparation des pouvoirs ainsi qu’à la place ou égards réservés aux partis de l’opposition comme à la presse. Une fois acquis ces volets principaux, l’électorat devra se prononcer au quotidien sur les détails de cette pratique liée aux conflits d’intérêts ( ... Notamment les affaires de corruption dont on nous fait écho dans la presse ) mais surtout à propos de l’application égalitaire des droits économiques & politiques . En pratique, le schéma sociétaire peut être jugée sur des éléments tels que l’évolution du niveau de vie, l’égalité des chances, la répartition des richesses ainsi que sur la conformité du langage politique avec cette réalité tangible, ... celle représentée par les institutions ou les conditions de vie matérielle - Les chiffres parlent alors beaucoup mieux que la plupart des discours politiques -
Etudiée sous cette angle, considérant la philosophie véhiculée par le propos politique et la situation économique en Europe, la question en suspens se présente à mon sens sous le double aspect suivant : Cherchons les paradoxes tenant à ces questions -
1 - ).......... N'y a t-il plus "d’argent" en Europe ? ......
2 - ) sommes nous inéxorablement condamnés à tomber dans la pauvreté en raison d'une inertie matérielle de l'économie ou s'agit-il seulement d'un bouleversement du rapport de force entre les composantes sociales ? ............
Il est partout question de crise financière ou d’austérité, de récession, de chômage et de baisse du pouvoir d’achat : L’Europe vit-elle une période économique difficile ? Sommes nous entrés, comme le prétendent les politiques, dans une phase de régression durable ? … ou s’agit-il, au travers de cet argument dérivatif de la crise, comme je le pense et souhaitant vous faire partager cet avis, d’un leurre politique visant à justifier un bouleversement progressif du rapport de force entre les composantes sociales ?
Je commencerai mon approche en vous fournissant quelques statistiques économiques ( ...extraits d’articles tiers ) :
Le taux de croissance annuel moyen Européen s’élève à 1,67% entre 1870 et 2000 ( … alors que le leader Américain n’affiche guère mieux avec 1,81% ) . Il y à bien eu durant cette période création de richesse financière, manufacturière et prospérité relative - Ce taux de croissance permet de maintenir un rythme suffisant pour un doublement du niveau de vie tous les 38 ans – En 2008, le taux de croissance Français est équivalent de celui des États-unis avec un taux de 0,4%, certes inférieur à celui des pays de l’ancien bloc de l’Est ( Roumanie: 7,1 – Pologne : 5% - Bulgarie: 6% ) En effet, ces pays bénéficient - provisoirement- d’un effet d’appel en raison de l’écart des coût de production – L’ouverture mondiale des marchés s’apparente donc à une aubaine pour les industriels et les investisseurs, mais pas tant pour les classes moyennes …... Quelques crises économiques et politiques sont effectivement venues entacher cette prosppérité mais l’Europe jouit globalement d’une période prospère dont on peut constater les effets par un confort matériel accompagné d’un double facteur de l’allongement de l’espérence de vie et d’une courbe démographique en progression (.... certes soutenue par l’immigration ) - Lesdites crises ne se concoivent concrétement que par rapport à des facteurs comptables, statistiques ou systémiques mais ne remettent pas vraiment en cause le niveau de vie -
La France abrite de plus en plus de riches. C’est ce que révèle l’Insee dans une étude publiée récemment intitulée "Les revenus et le patrimoine des ménages". Si les indicateurs classiques d’inégalités de niveau de vie restent globalement stables (les 10 % de ménages les plus aisés gagnent un peu plus de trois fois ce que perçoivent les 10 % les plus pauvres), le nombre de foyers très riches a fortement augmenté entre 2004 et 2007. Ceux qui gagnent plus de 500.000 euros par an ont littéralement explosé, de 70 %, en trois ans, passant de 6.500 personnes à 11.000 ! Un chiffre qui intervient en pleine polémique sur le bouclier fiscal. Autre chiffre étonnant qui peut vous éclairer sur la réalité de la société Française : 200 familles se partagent 80% de la richesse nationale, tandis que le reste de la population se dispute les miettes des 20% restant - Dire que l’on peut lire "égalité" sur le fronton des écoles, des batiments ou administrations publiques - J’y croyais -Bah ! Ne soyez pas trop désappointé, le smic va bientôt augmenter et ....,... bref !
Si les revenus du patrimoine ont explosé, ceux du travail ont connu une évolution plus classique. Ils n’ont progressé "que" de 11 % en trois ans et les revenus moyens des 90 % de Français les moins dotés, encore moins vite, de 9 %. Du coup, le niveau de vie annuel moyen en métropole s’est établi en 2007 à 21.080 euros, soit environ 1.760 euros (1,6 % de plus qu’en 2006). En 2007, les salariés les mieux rémunérés du privé, souvent dirigeants ou financiers, sont payés sept fois plus que la moyenne des salariés à temps complet et ont bénéficié de hausses de salaires "substantielles" de 2002 à 2007, bien supérieures à l’ensemble des salariés.
Enfin, à l’autre bout du spectre, le taux de pauvreté connaît "une relative stabilité après une longue baisse", a expliqué Jean-Louis Lhéritier, un expert de l’Insee, lors d’une conférence de presse. En 2007, le seuil de pauvreté correspond à un niveau de vie de 908 euros par mois et concerne 13,4 % de la population, soit 8 millions de personnes ... en France. Les familles mono parentales, les personnes vivant dans un ménage immigré et les chômeurs restent particulièrement exposés au risque de pauvreté monétaire. "Plus de 30 % des personnes vivant au sein d’une famille mono parentale sont ainsi confrontées à la pauvreté", note l’Insee. Le risque d’être pauvre est 4,7 fois plus élevé si on est au chômage. Les ménages d’immigrés sont particulièrement fragiles. Plus d’un tiers des personnes qui en sont issues vivent sous le seuil de pauvreté. Il y a bien un décalage entre le discours politique rassurant et la réalité matérielle concernant la situation des ménages : Tandis que notre président déclare dans un débat public de grande audience qu’un revenu de 4000 euros mensuel est assez faible ou moyen .... 50 % des Français doivent seulement se contenter de 1580 euros net ! Selon certaines sources, 80 % gagnent moins de 2000 euros net mensuel !! . Il y a quelque chose qui m’échappe puisque de l'aveu même d'un ancien président, il serait difficile de vivre dignement en dessous d'un seuil situé alentour de 4000 Euros par foyer - Il semblerait en fait que les bas salaires soient masqués et extraits des portions les plus regardées dans les sondages en situant le taux horaire légérement au dessus du seuil fatidique du SMIC -
Examinons maintenant le sentiment de probité ressenti par les citoyens à l’égard de leurs institutions : Voici les pays les mieux et les moins bien notés au classement international 2009 du degré de perception de corruption, établi par l’organisation non gouvernementale Transparency International, publié à Berlin. La Suisse occupe la 5e place des pays les mieux notés. La France se situe en 24 ème position; pas de quoi pavoiser pour le pays des droits de l’homme : L’indice, établi à partir de sondages réalisés auprès d’hommes d’affaires et de spécialistes, va de 10 pour un pays considéré comme "propre" à zéro pour un pays perçu comme gangrené par la corruption. : 1. Nouvelle- Zélande (9,4 points) 2. Danemark 3. Singapour =3. Suède 5. Suisse 6. Finlande=6. Pays-Bas 8. Australie =8. Canada =8. Islande 11. Norvège 12. Hong-Kong =12. Luxembourg14. Allemagne=14. Irlande -.24 ème position pour la France (6,9 pts) -162. Angola =162. Congo , etc …. Ce sentiment de corruption n’est probablement pas usurpé ! Il n’est qu’à observer le climat relatif à la confusion des genres ou les conflits d’intérêts qui gangrènent notre classe politique. Nos professionnelles de la politique sont malheureusement nombreux à être impliqués dans des projets de lois ( & orientations politiques ) où ils possèdent des intérêts financiers directs liés aux domaines en débat - Un seul exemple carctéristique : Celui du dossier des retraites - Saviez-vous que pendant que l’on se querelle au parlement sur le sujet d’une réforme avec une régression assurée des droits des tavailleurs, certains membres travaillant au gouvernement sont directement impliqués dans le domaine d'affaire à naître en ce domaine ? En effet, la précarité engendré par cette réforme obligera ( pardon ... incitera : ... C’est un peu pareil ! Non ??... ) les travailleurs à souscrire massivement en direction de PER ou PERCO ( plan d’épargne retraite ) - Je vous le donne dans le mille en vous annonçant que, selon plusieurs sources "internet" - A confirmer par vos sources -, les principales figures politiques travailant à cette réforme, au sommet de l’Etat et sous législature dominée par la droite, se sont engagés ( pardon ... font ouvrir par des collatéraux ) voilà quelques temps et démarrent des activités en ce début d’année prochaine - 2012 - qui pourront exploiter en primauté ce petit "filon d’or" - Confusion des genres regrettable qui peut mettre un doute sur les motivations secondaires de cette réforme !? Nombre de grandes orientations souffrent hélas de ce vice d’intention ( orientation énergétique, choix pharmaceutique en matière de plan anti-pandémique, achat de matériels militaires ou équipement, etc ... à vérifier ! ) - ... Vive la république !
Par ailleurs, il me semble déterminant de clore ce bref exposé statistique en vous communiquant un chiffre aussi phénoménal que paradoxal, bien que scandaleux au yeux des petits citoyens majoritaires que nous sommes, relatif à la richesse cachée (avec la complicité au moins passive des politiques de tous les partis politiques et de toutes les nations ) dans les 65Paradis fiscaux du monde entier ( une dizaine à nos frontières, ... en Europe s’il vous plait ! L'ensemble de ces Etats se trouvant aux abords, aux alentours des grandes démocraties ...comme pour en guetter ou attendre l'argent frais sorti des frontières ) : Le pays serait au bord de la faillite, il n'y à plus d'argent ! ? Dit-on - Voilà la richesse dissimulée dans ces paradis fiscaux, qui sont des micros Etats, pseudo indépendants situés à nos frontières : .......................... 10 000 milliards d’euros avec une croissance régulière de cette masse capitalistique de 10 % par an !!! Pour comparaison, ce chiffre extraordinaire doit être mis en parallèle avec les 254,3 malheureux milliards d’euros annuel de recettes fiscales nettes de l’état Français ( 2010) – L’argent défiscalisé sous les yeux de tous par des citoyens venant de tous les horizons et y compris de chez nous représente donc environ 39 fois le budget d’une grande nation Européenne comme la France ! Attention .... ne confondez pas comme on voudrait nous le faire croire pour occulter l'un derrière l'autre " niche fiscale" avec "paradis fiscal" car nous parlons bien ici d'un micro Etat soutenu par le dispositif bancaire international. Il n'y a plus d'argent en Europe disions-nous ? Cet argent défiscalisé par les grandes nations Européennes existe pourtant bel et bien - Pour en savoir plus, je vous renvoie sur un sîte "sympa" parmi tant d'autre,.... dont voici les coordonnées http://www.alternatives-economiques.fr/les-paradis-fiscaux,-piliers-du-capitalisme-_fr_art_321_24148.html - Titre de l'article : Les paradis fiscaux, piliers du capitalisme - A savoir par ailleurs qu’en France, la recette nationale privilégie la fiscalisation sur les revenus ( 23,14% du revenu national ) contre seulement 6,79% concernant l’impôt sur la plupart des sociétés - Résultat : Les travailleurs paient donc proportionnellement plus d’impôt que les sociétés ! On me répondra que ces dernières contribuent massivement au paiement des charges sociales et de la TVA !?: Faux ! …. puisqu’ elles sont en réalité seulement collectrices d’impôts et contributions payées par les consommateurs (… Par cascade ou ricochet : nous autres consommateurs, pauvres bougres ) -
Bref ! Il ne manque en réalité pas d’argent en Europe ni ailleurs... et encore moins chez nous contrairement aux rumeurs véhiculées dans le monde économique ou politique - Il s’agit plutôt de savoir où est l’argent et comment s'effectue le partage des richesses entre les citoyens ! ?... De savoir comment la richesse est partagée entre les agents économiques internes à la nation ou, concernant la scène internationale, comment se répartit la puissance entre les différents acteurs - Nous tonchons bien alors le problème de la réalité matérielle comparée entre les citoyens d'une société ouverte à des fins intéréssées ... problème cher à nos politiques et à nos compatriotes qui sont loin de tout savoir sur la question.
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Cette dernière statistique me semble la plus intéressante et il est temps de conclure ce chapitre d’illustration. Il y aurait tant à dire sur la base de ce chiffre révélateur exprimant la richesse dormante et échappant au système bancaire classique - Nous pourrions imaginer, fous ou rêveurs que nous sommes, ce que permettrait de réaliser une ponction infinitésimale ( ... par une organisation internationale d’équilibration ou par les services fiscaux nationaux ) de cette fortune dantesque épargnée par les grosses fortunes d’ici et d’ailleurs : Il serait probablement concevable de résorber les déficits de tous les organismes collectifs Européens, sociaux, étatiques ou autres, ainsi que de juguler la misère des classes laborieuses ! Cela sous-entendrait, pour ce dernier point, de reconsidérer le partage des richesses, ( Oups !... Le vilain mot que voilà ! «vade retro»,... sors de ce corps esprit «Marxiste» qui est en moi ! ) mais cela ne semble pas à l’ordre du jour, puisque le bilan de ces premières statistiques fait plutôt apparaître en réalité un déplacement progressif et probablement recherché dans l’équilibre des forces sociales . Nous sommes entrés depuis une vingtaine d'années dans une phase historique ( dite de "mondialisation" ) où les différentes forces de la nation, matérialisées par les couches et catégories sociales, sous l'aubaine d'un changement des paramètres légaux et contextuel liés aux échanges commerciaux, tentent de rogner les parts ou acquis de leurs voisins, partenaires sociaux et concurrents –
Je vous renvoie directement sur cette question au « Manuel du pouvoir» afin de considérer la part de stratégie que peut comporter le sujet - A voir de tels résultats, qui ne sont que provisoires car on nous promet des temps plus difficiles encore, on peut légitimement se poser la question des motivations se cachant derrière la mondialisation de l’économie ( Ne rêvez pas, il ne s’agit probablement pas d’un projet politique citoyen !... En effet s’il était question d’une sincère et quelconque mondialisation politique, nos élus auraient évoqué le sujet d’un lien institutionnel citoyen de nature à faire contrepoids face aux autres forces : Le mandat représentatif ? Totalement sous contrôle ou paralysé par le biais de la hiérarchie des normes ainsi que celle des organigrammes ministériels, la rigueur des budgets et la division des tâches ) de même que la probité des dirigeants soutenant cette politique ? Améliorer les conditions de vie des citoyens ou renverser l’équilibre des forces sociales construit au fil de ces deux derniers siècles par la cohésion des travailleurs ... en mettant de fait, sauvagement et en l'absence d'harmonisation, en concurrence les salariés de tous horizons ( absence de règles protectrices sur cette problématique ) ? – Certes, ne nous emballons pas ! L’objectif mondialiste n’est pas forcément critiquable si l’on considère qu’il est impossible de créer une bulle de confort en laissant les voisins sur le bord de la route - Les écarts de développement sont des boomerangs qui renvoient dangereusement leurs résultats néfastes sous la forme de conflit de civilisation. nombre de civilisations ont péri pour avoir négligé cette problématique et il ne s'agit pas de renouveler cette tragédie - Mais si l’idée s’avére bonne sur le principe, encore faudrait-il s’assurer des modalités ainsi que du contexte menant à ce résultat prometteur. Il s’avère de manière incontestable que l’orientation politique d’actualité souffre de plusieurs lacunes dont je m’efforce de faire étalage sur mes modestes pages - Des signes indubitables font état d'une stratégie ponctuelle : On constate, non sans surprise, une précision juridique déroutante accordée à certains domaines techniques ou commerciaux stratégiques tandis qu'une dangereuse impasse, certainement volontaire, concernant d’autres secteurs législatifs jugés moins importants au mépris des conséquences dévastatrices qu’entrainent ces carences concernant la vie quotidienne des citoyens - Etonnant ? ... s'agit-il d'orientations ainsi que de lacunes délibérément choisies ? Je le pense car il ne peut en être autrement - On ne peut soigner autant certains aspects sans avoir connaissance des lacunes et de leurs conséquences sur les sujets voisins - Il y a soit trahison, soit mensonge : Si nos dirigeants politiques avaient jadis fait ce choix d'une régulation automatique par les régles et mécanismes du marché mondial, beaucoup nous ont menti depuis des décennies lors des campagnes électorales en masquant ou minorant une partie des motivations, implications et conséquences sur le long terme de ces orientations et bafouèrent ainsi la régle d'or de la sincérité du dialogue politique... tandis que la plupart des médias seraient dans ce cas aussi coupables d'un mutisme passif volontaire.
Par ailleurs, on crie à qui veut l’entendre, médias complices ou orientés à l’appui, qu’il n’y a plus d’argent, que les caisses sont vides ( pardon, ...ils parlent des nôtres, car en fait le jeux des vases communiquant produit l’effet que les leurs sont bien garnies,...chut ! Je n’ai rien dit )... de savoir si le boulanger doit partir avant en RETRAITE ou après le mineur ?... par rapport à l’éboueur qui finit honteusement son travail avant l’heure ! Tous des fainéants ? Quel débat "trompe l’oeil" ! Je pose alors une question bien plus pertinente : Quel est le salaire ou le montant de la pension de retraite des cadres supérieurs, ministres, PDG et actionnaires majoritaires des plus grosses sociétés capitalistes de la nation ? Combien de milliards ces messieurs auront-ils mis "de côté" ? dans quel paradis fiscal se cache cet argent et avec quel réseau de complicité celui-ci à-t-il pu être ainsi épargné ? Je vous propose ici de faire un détour par une question de troublante actualité dans l’esprit notre intelligentia : ... A quoi sert-il de mettre cette population de pauvres à la retraite à soixante ans et d’en faire des boulets à la charge de la société ? ... C’est bien dans cette affirmation caricaturale que peut se résumer le débat ! ? - Deux questions se posent alors : Le vieillissement des populations ainsi que la question du financement des régimes par répartition - L'allongement de la durée de vie ( comme argument d'allongement des cotisations pour les travailleurs ) en raison des progrés médicaux n'est qu'une question relative, opportuniste et passagère : Pour idée Il y a 2000 à 2500 ans AV/JC les populations vivaient plus longtemps qu'on le croit . Thalés 80 ans, Pythagore 90 ans, Platon 77ans, Socrate 71 ans . Il n'existait ni hopital, ni pharmacie, ni vaccin, ni suivi médical . Par ailleurs, il existait une proportion significative de personne de plus de soixante-dix ans au 18° Siècle !!On nous ment quelque part en avançant l'hypothèse d'un allongement de la durée de vie ! La seconde question vient partiellement de trouver réponse mais nous n’allons pas tarder à compléter ces pistes - Que peut-on penser concernant la première - Cette affirmation de deséquilibre reste valable si l’on néglige l’état physique des personnes âgées battant ces records. C’est surtout sans compter la proportion en réalité infime des records de vieillesse dont on fait la publicité tapageuse bien que jamais innocente . C’est essentiellement oublier l’assistance parfois dégradante ou l’obstination thérapeutique dont fait l’objet cette mission assignée de survie dans la majorité des cas : Le corps médical s’efforce de maintienir en vie des personnes grabataires qui n’ont plus la force et qui n’ont plus d’activité ni souvent de volonté par elle-même - On constate alors, y compris en cette matière, que le secteur gériatrique s’avère être une activité lucrative en pleine expansion : A quoi s’intéresse t-on ? Au bien être et au devenir des personnes âgées ou à l’ouverture d’un secteur d’activité ? L’avenir le dira ... mais l’aspect financier sera toujours un frein pour leur prodiguer le traitement qu’ils méritent - Il faut cesser de concentrer les regards ou de culpabiliser les personnes âgées, surtout que ce phénomène de deséquilibre demeure provisoire dans le temps et lié au babyboom d’aprés guerre décuplant les effectifs d'une tranche d'âge de population - qu’en sera t-il après ? Reviendra-t-on en arrière sur ces réformes regressives ? Le problème du vieillissement de la population est à la retraite ce que la peine de mort est à la délinquance criminelle : Un faux problème visant à occulter le vrai débat - C’est d’ailleurs une tradition de la classe politique d’avoir recours à cette méthodologie substitutive - Je vous replace donc immédiatement les paramètres de fond relatifs à l’ensemble de ces questions qui sont en réalité politiques et spirituelles :
Le mode de "création-répartition" des richesses, ... les perspectives spirituelles du modéle sociétaire ainsi que les modes d’accés et d’évolution de ce schéma . A ce titre, la réponse ainsi que le débat soulevé par la classe politique s’avère bien être une chimère qui ne doit tromper personne - Les propositions en ce domaine spirituel sont en réalité assez dérisoires : Posséder toujours plus dans un défis productif insensé, cumuler des biens matériels en écrasant les obstacles ou les autres si nécessaire et au mépris de l’écosystème - Le projet de vie occidental ne fait plus rêver personne si ce n’est d’aiguiser l’appé !@#$%^&* des frustrés ou profiteurs du système, ce qui à pour effet d’auto-entretenir la compétition assurant le succés de cette logique pernicieuse - Ce confort matériel superfétatoire est à l’origine de tous les maux que nous devons aujourd’hui dépasser avant d’accéder à la civilisation relais - Sachez messieurs les politiques que les citoyens ne veulent pas d'un espoir chimérique de vivre vieux mais rêvent plutôt de vivre correctement, dignement, pleinement dés aujourd'hui et profiter de leur jeunesse avant de penser à leurs vieux jours !
Je note un dernier argument de poids allant à l’encontre d’un "papy-boom" . Il me suffirait d’avançer l’hypothèse selon laquelle ces courbes démographiques sont probablement arrivées au sommet de leur rendement démagogique au profit d’une classe politique sans imagination :La pollution de l’air et celle non moins importante qui s’accompagne de dégradation génétique des denrées alimentaires,... la fragilisation, voire l’affaiblissement de notre système immunitaire ainsi que génétique en raison du confinement relatif que confére le cocon de notre mode de vie urbain,... le stress mais encore le risque de pandémie viral engendré par la surpopulation auquel il faut ajouter la recrudescence des cancers provoqués par l’invasion de produits chimiques nocifs dans notre quotidien vont bientôt inverser ce phénomène et j’aimerai qu’une étude sérieuse mette en évidence, en temps voulu, les décés prématurés massifs en hausse dans la tranche d’âge 55 à 65 ans concernant les métiers manuels ou à faibles revenus …. . Je le constate à titre personnel dans mon entourage famillial et professionnel - Ces exploits de longévité ne constituent pas la majorité des cas comme en atteste le volume de population dans cette tranche d'âge sur la pyramide des âges où se creuse une courbe caractéristique en forme d'as de "pique" - Le vieillissement des populations me semble donc être un argument fallacieux et d’ores et déjà contesté par une partie de la classe politique, tant sur sa réalité à long terme que sur ses implications supposées ou sur les orientations en matière de retraite - Le sentiment relatif de vieillissement de la population à plus vraissemblablement pour fondement le fait que les couples ne ressentent pas ou plus l’appui ( financier ni structurel ) de la société pour les aider à procréer et que le taux de fécondité des femmes s’est longtemps maintenu en dessous du seuil de renouvellement des générations : ... moins de jeunes et donc relativement plus de personnes âgées -
L’allongement des durées de cotisations ne fait que la démonstration d’un choix politique, ou plus précisément économique, visant à ne pas allourdir le coût de la main d’oeuvre en vue de l'ouverture mondiale des marchés et surtout d’éviter de ponctionner le capital, moteur présumé de cette société mondialiste en construction - Ce choix n’est pas le notre mais celui unilatéral d’une classe sociale qui posséde les moyens de se faire entendre plus fort que Nous ! Vos conditions de vie en retraite semble être la dernière des préoccupations de la classe politique puisque l’âge moyen en bonne santé s’évalue en France à 63 ou 64 ans alors que la plupart des cotisants devront travailler jusqu’à ...67 ans ! .............Y a comme un problème !... A l’issu de votre parcours professionnel incomplet, lorsque les pouvoirs publics constateront in fine dans quelques decennies cette contradiction ( en réalité prévisible ), vous n’aurez donc d’autre choix que de renoncer à votre pension complète : Votre retraite sera amputée ... diminuée - CQFD - Nous sommes toujours dans le cadre d’une érosion des revenus du travail - Soyons clair : Ce débat ne posséde hélas pas de solution dans le contexte ni avec les paramètres actuels - Seul un débat sociétaire global, dépassant le cadre national, permettra de dégager une alternative réaliste à cette débacle annoncée - Le chemin à prendre passe par une reconsidération d’ensemble de tous les éléments en cause - Le collectif citoyen doit permettre de mettre en oeuvre cette réflexion sur le schéma fonctionnel de notre société mais l’inertie de l’actualité me fait penser que cette étape de rattrapage est hélas d’ores et déjà obsolète . Nous devons imaginer le collectif pour une raison bien plus basique qui consistera à servir de maillon de récupération pour la société civile et de lien planétaire entre les communautés afin d’imprimer une nouvelle direction à ce qui aura été détruit par la cupidité et l’égocentrisme de notre humanité - L'histoire se répéte inlassablement : Le récit de ces siècles passés et les excès de notre civilisation, marquée par une mondialisation économique outrancière et l'omnipotence financière des banques me rappelle deux passages révélateurs de la bible - Celui de la tour de Babel ( .... Peu après le Déluge, alors qu'ils parlent tous la même langue, les hommes atteignent une plaine dans le pays de Shinéar et s'y installent tous. Là, ils entreprennent par eux-mêmes de bâtir une ville et une tour dont le sommet touche le ciel, pour se faire un nom. Dieu les voit, et estime que s'ils y arrivent, rien ne leur sera inaccessible. Alors il brouille leur langue afin qu'ils ne se comprennent plus, et les disperse sur toute la surface de la terre. La construction cesse. La ville est alors nommée Babel (terme proche du mot hébreu traduit par « oeufs brouillés») - Notre civilisation, en visant un principe mondialiste cupide et intéréssé par l'argent tombe dans le même travers qui se traduit par la même sanction de régression. La seconde référence biblique consiste dans le passage de la "multiplication des pains" que l'on peut mettre en parallèle de la rumeur sur la crise économique actuelle - Dites-vous le bien : L'Europe n'a jamais été aussi riche, en bien et en capitaux, et de crise, il n'existe que celle du partage et pas celle de l'économie .... . .... ( extrait wipikedia : )
La multiplication des pains est un miracle réalisé par Jésus de Nazareth selon les textes des évangiles :
Matthieu chapitre 14, versets 14 à 21, puis à nouveau 15, 32-38 ;
Ce passage intervient après la décapitation de Jean-baptiste sur ordre d'Hérode Antipas pour répondre au désir de sa fille Salomé, et de guérisons de malades. Il préfigure la cène, dernier repas de Jésus avec ses disciples, établissant le rite de l'eucharistie dans lequel le pain est réputé incarner le corps de Jésus, donné en sacrifice sur la croix pour sauver les hommes.
...... « Quand il sortit de la barque, il vit une grande foule, et fut ému de compassion pour elle, et il guérit les malades. Le soir étant venu, les disciples s'approchèrent de lui, et dirent : Ce lieu est désert, et l'heure est déjà avancée; renvoie la foule, afin qu'elle aille dans les villages, pour s'acheter des vivres. Jésus leur répondit : Ils n'ont pas besoin de s'en aller ; donnez-leur vous-mêmes à manger. Mais ils lui dirent : Nous n'avons ici que cinq pains et deux poissons. Et il dit : Apportez-les-moi. Il fit asseoir la foule sur l'herbe, prit les cinq pains et les deux poissons, et, levant les yeux vers le ciel, il rendit grâces. Puis, il rompit les pains et les donna aux disciples, qui les distribuèrent à la foule. Tous mangèrent et furent rassasiés, et l'on emporta douze paniers pleins des morceaux qui restaient. Ceux qui avaient mangé étaient environ cinq mille hommes, sans les femmes et les enfants. » .... - Interprétation du texte -
Pour le docteur de l'église Jean chrysostome, Jésus lors de ce miracle se pose bel et bien comme le Créateur du Ciel et de la Terre. Il incite également par ce geste à prier avant tout repas, et il veut montrer l'importance du partage. Des théologiens plus modernes diraient que la multiplication des pains est le symbole de la Parole donnée par le Christ, parole qui a nourrit les peuples pour des siècles.
Pour Saint Ephrem, Jésus donne généreusement sans compter lors de ce miracle. Il donne tellement qu'il en reste douze corbeilles. Le saint compare également Jésus à Moïse, Moïse qui avait nourrit le peuple libéré de l'esclavage avec la manne tombée du ciel .
Pour Benoit XVI, dans l'Angélus du 31 juillet 2011, ce geste messianique est symbole de partage fraternel, mais aussi symbole du chemin que devront suivre les apôtres à savoir transmettre la Bonne Nouvelle . Dans l'Angélus du 29 juillet 2012, Benoit XVI met en exergue le fait que cette multiplication est le début de l'Eucharistie qui se perpétue jusqu'à aujourd'hui .............. - fin extrait - .... Le symbole est pour moi clair au regard de notre problématique des paradis fiscaux : celle du partage - Les citoyens crééent une collectivité en sacrifiant une partie de leur richesse et en affectant des biens pour le besoin commun mais chacun veut se mettre à l'abri des tracas futurs, croit-on, en épargnant à des fins égoïstes une fraction de richesse qui, avec le temps, devient déraisonnée. Posséder devient plus important que l'utilité du bien créé. L'argent n'est plus un moyen mais une fin en soi. Finalement, le partage se déséquilibre et la collectivité souffre de son bien être en créant de la misère, souvent dans ce cas au pied même de l'opulence. Ce schéma correspond précisément à notre situation. Jésus, dans cet épisode, est celui qui sait rappeler à tous les paramètres fondateurs de l'épargne et incite chacun à sortir les biens épargnés pour nourrir la collectivité. L'Europe du XXI siécle revit ce triste épisode . Ceux qui possèdent ne veulent pas partager le pain qui appartient à tous et né de l'effort commun ....
Revenons au problème majeur des paradis fiscaux puisqu’il est question de chercher de l’argent - Est-il besoin de le dire à propos de la place occupée par ces ilôts financiers ? Contrairement à ce que l’on fait croire aux masses, RIEN n’est possible dans ou aux abords d’un espace territorial sans l’aval explicite du maître en ce royaume – Il n’est qu’à observer les épisodes de la guerre froide pour se rendre compte que la moindre parcelle de terre, ilôt ou principauté, des coins les plus reculés de la planisphère à son importance pour destabiliser les positions adverses et qu’une stratégie ne peut comporter aucune faille- Aucun des deux protagonistes principaux de cette guerre feutrée entre USA et l'URSS n’a jamais manqué la moindre occasion de meurtrir son advesaire en le privant de territoires laissés à l’abandon ou tombés sous la menace séditieuse. Aucune parcelle de territoire n'a d'exitence hasardeuse - Je vous renvoie ici au "manuel du pouvoir" dans la notion " Empêcher la création d’un bloc monolithique" - Hypocritement accusés ou critiqués par les uns et les autres,.... la présence de ces principautés ou institutions financières n’en est pas moins le fait d’une volonté dirigée - Quelle est-elle ?
Les micro-états ont bien une raison d’être spécifique institutionnelle calculée, délibérée : Protéger le système capitaliste de ses aberrationsen étant sa soupape de sécurité financière - Les états de droit alentours ne peuvent intégrer dans leur système juridique et moral les illogismes du système financier tel qu’il se pratique dans la réalité . Les institutions bancaires desparadis fiscaux sont là pour créer un espace isolé, hors droit commun, à l’abri des regards indiscrets, permettant de les digérer - Dormez tranquille , ...ces messieurs s’occupent de tout !
Ces Etats sont dits " indépendants" ! On ne peut pas les toucher ni les remettre en question sans faire entorse au droit international....?? Juridiquement peut-être ! mais ce droit à vontairement mis sur pied dans le but précité ... organiquement autonome ? Probablement en apparence, mais certainement pas dans l’absolu car on pourrait plutôt affirmer sans grand risque d’erreur que ces personnes morales sont en réalité "soutenues" par de grandes puissances limitrophes et bienveillantes qui tirent profit de leur voisin dans les termes précités - Pendant que vous achetez quelques cigarettes et alcools hors taxe en imaginant faire l’affaire du siècle, des business-men y font circuler sur un marché parallèle les sommes conséquentes issues de détournement de fond ou d’un mauvais partage des richesses : Vous gagnez quelques euros, d’autres profitent de millions... et votre liberté semble étroitement condionnée par la leur en même temps qu’elle lui sert habilement de paravent – Les modestes ont droit à une fouille méthodique lorsqu'ils se déplacent où sortent d'un lieu contenant des richesses ... mais rarement les puissants lorsqu'ils opérent transaction à distance. Le système tombe dans un tel niveau d'absurdité et de dysfonctionnement, voire de corruption, que les citoyens s'imaginent les fraudes s'opérant selon des méthodes rocambolesques et spectaculaires de l'ancien temps ( déplacement de valise ou remise d'argent en dessous de table ) alors que la plupart des manoeuvres se font aujourd'hui selon des moyens et transactions légalisées. ( Filiales - société écrans, compte bancaire secret - cf le site ... http://www.leparisien.fr/une/exclusif-comment-j-ai-ouvert-un-compte-secret-au-luxembourg-02-04-2009-463442.php, transactions à distance par sociétés ou personnes interposées, ... etc... )
Le phénomène, que dis-je l’existence du paradis fiscal, en tant que personne morale du droit international opposable aux Etats tiers représente le ... seul vrai scandale institutionnel, politique et financier de dimension planétaire de ce siècle dernier, bien au delà des infractions personnelles de quelques politiques ou business-men indélicats- Cet élément institutionnel signe en effet la trace d'un élément institutionnel complétement atypique du droit international en ce qu'il permet la réalisation et la concrétisation d'aberrations ou illégalités financières et fiscales contredite dans les Etats limitrophes qui en sont en réalité, plus ou moins, les pères fondateurs ou les souteneurs de ces institutions ... par personne interposée. C'est en tout cas mon avis de citoyen aprés information et je vous laisse procéder votre investigation pour vous faire votre avis- Cette consécration par le droit est une aberration juridique sans fondement puisque ces organismes n'ont pas d'existence propre en dehors du soutien par ces puissances limitrophes co-créatrices. Les démocraties qui organisent, tolèrent et laissent perdurer ces aberrations à leurs frontières sont coupables d'hypocrisie. Ces espaces sont la faille d’un système qui ne peut plus cacher ses faiblesses à l’heure d’internet - Il s’y passe de telles absurdités qu’aucun droit national ou international ne peut plus justifier. Le scandale d’actualité relatif aux milliards de dollars versés par les multinationales pétrolières et honteusement détournés par l'intermédiaire de ces banques d'exception au profit des juntes militaires Birmanes en fait bonne illustration - Les scandales sont légions au regard de l'actualité politique. J’ en passe et certainement des meilleurs si l’on considère la probabilité de leur intermédiaire dans les affaires de mafia, de corruption lors des tractations ou passations de marchés publics en tous pays du monde ! ... Veuillez ne considérer ici que le potentiel théorique de cette institution ...car je ne tiens pas à me faire ennemi avec le monde de la finance ( si ce n’est déjà fait ! ??) : Voilà un formidable outil de travail pour les truands ou indélicats de tous bords puisqu’il suffirait de bénéficier d’un compte anonyme, chose facile pour qui possède des millions, d’une complicité au sein de l’établissement pour se faire transfèrer en secret des sommes illégales en échange de divers services. Ces organismes garantissent la transparence et la coopération avec les autorités judiciaires ou administratives ? Mais qui peut garantir l’effectivité de tels principes, qui ne représentent finalement que des engagements moraux, dans de telles conditions d’exercice matériel ? Personne : Il s’agit d’une garantie de principe sur laquelle tout le monde s’accorde pour assurer la continuité d’un système sans lequel personne ne sait travailler ... Tout le monde y gagne ... sauf les citoyens lambdas !
Des reportages télévisuels récents et à revoir suggérent par ailleurs plus scandaleusement que le système financier "légal" soit en partie parasité par l'infiltration de capitaux douteux provenant de ces ilôts disposant de statuts exceptionnels,.... tandis que des traders ou banquiers indélicats courtisent des "fonds", honnêtes ou pas, pour trouver des liquidités indisponibles autrement. Info ou intox ? Le système financier international le permet et c'est déjà de trop - Le seul profit qui y est en revanche offert aux petits citoyens salariés est sans commune mesure avec la réalité de leur capacité d’évasion financière - Vous y achetez quelques babioles ou produits détaxés ... Les profiteurs y blanchissent des millions d'Euros ! Les paradis bancaires ou fiscaux existent certes depuis toujours et présentent certains avantages dans un monde en construction ( début du capitalisme ) où les entités politiques balbutiantes s’entrechoquent et se déchirent sous le règne de la force et de la concurrence mais deviennent une porte de sortie scandaleuse dés lors que la société politique parvient à un degré de maturation comme d’intrication à l’image de ce que représente l’Europe du 21° siècle. Il en est certes de même plus généralement concernant notre système financier ou notre économie capitaliste sclérosée par des mécanismes qui peinent à fonctionner dans un espace marchand réalisée. Ce n’est pas par hasard que je formule le souhait, par l’intermédiaire du "collectif", de relancer la réflexion citoyenne sur l’ensemble des vecteurs institutionnels de notre civilisation- Alors les systèmes économiques et financiers s’emballent ou se bloquent et il n’est plus qu’une solution de fraude ou de contournement de la loi, au détriment des masses, pour réaliser les marges nécessaires au bon fonctionnement des entreprises lorsque celles-ci arrivent au plafond de rendement entre sa capacité interne et en combinaison avec les implications politiques ( pour les grosses sociétés ). La triste réalité devient une évidence pour qui sait ouvrir les yeux : Les institutions bancaires et financières s’affichent aujourd’hui clairement comme les seuls vrais Maîtres et dirigeants du monde, au dessus des pouvoirs politiques des démocraties qui les hébergent ! La crise économique d'actualité en fait la preuve sur le dossier Grecque ainsi que concernant la fermeté de leur position face aux équipes de gouvernement. Certes, on peut prétendre un faux argument de la part des gouvernements pour justifier une rigueur budgétaire mais le poids de la dette dans le budget des nations nous remet sur la piste d'une triste réalité : Le premier budget de la nation réside bien dans le remboursement des intérêts de la dette . La richesse cumulée des banques, la faculté qu’elles possédent de créer un réseau d’information et de stratégie avec le politique ou la finance, leur capacité de prêt et de financement de l’ensemble des activités humaines leur confère une place de prédilection sans aucun contre-pouvoir équivalent ... bien au delà de toute réalité impuissante véhiculée par le politique ou le concept philosophique; principes intellectuels dénués de vecteurs matériels tangibles ( en tant que prinipe directeur ou moteur de la société ) que tentent de faire vivre de manière moribonde nos hommes politiques dont le prix des mandats et les perspecives de carrière interdisent de faire des vagues - Détient le pouvoir celui qui créé et contrôle le vecteur du monde matériel,... interface de toutes les réalités physiques : l’argent, ...ainsi donc... La Banque !
La République politique ne peut lutter contre cette réalité matérielle et y demeure soumise parce que soumise au financement de l'ensemble de ces actes. Surtout depuis que des lois scélérates, sous le régne du Président Pompidou, sont venues en France, mais en réalité partout à l’identique dans nos sociétés libérales, imposer aux organismes publics de se financer, pardon s’endetter, auprés de banques privées . La liberté ou les droits internationaux peuvent-ils encore justifier ces paradis fiscaus & bancaires, ... ces micro-Etats ? Nous traversons un siècle de rationalisation partagé entre la normalisation politique internationale et la considération des équilibres marchands réglés à l’échelle planétaire : Ces espaces favorisent la création de deséquilibre entre les économies et les zones de droit - Ils ne sont plus souhaitables et s’affichent comme les ersatz d’une époque révolue ! ... mais la logique du système bancaire ainsi que celle de l’appareil économique doivent être modifiés pour permettre l’éradication de ces zones de "non droit". Les puissants doivent aussi se conformer aux régles d’austérité et de contrôles imposées par les nations aux individus lambdas - Vous ne pouvez contourner le droit, les régles bancaires ou celles relatives aux impôts ... eux non plus ne doivent pouvoir s’y soustraire - Ce n’est pas le cas en 2011!..................................
On nous promet de réduire la fuite des capitaux ? Probablement pas de les faire disparaître mais juste de limiter apparemment l’accès à ses organismes bancaires internationaux (…Restriction qui laissera ce privilège aux plus grosses fortunes disposant d’un soutien politique ... mais le système dans son ensemble restera identique ... sous cette forme ou une autre dérivée .... s’accompagnant de mesures dilatoires où l’on prétendra réduire certaines "niches fiscales" ... ce qui n’a évidemment rien à voir ! -) : "Non ! non, rien à changer" prétend la chanson populaire - Je m’emporte ! Le système bancaire ne doit pas être le centre de notre réprimande : Il ne s’agit pas de fustiger untel ou tel autre en le désignant comme reponsable exclusif d’un état de fait - Nous tomberions dans la caricature. Nous sommes bien dans le vif du sujet lorsque j’évoque dans "le manuel du pouvoir" la notion de stratégie complexe de sujetion ( article spécifique dans le menu ) - Nous sommes face à un concours de paramètres concordants dont la réunion informelle créé une stratégie de contrôle. D’ailleurs, on s’aperçoit trés vite en pratique qu’une partie de cette collusion demeure verbale et ne se retrouve nulle part,... ni dans le texte, ni dans les institutions,... ce qui la rend insaisissable et permet à ses bénéficaires de la défendre contre toutes les attaques officielles sur le terrain juridique : Vous pourrez à l’occasion connaître quelques-uns de ses effets dans les médias sous le nom de "délit d’initié" , "système piston", système par "cooptation", "société secrète", tractations sous-terraines, mécanismes institutionnels parallèles,....... . La loi n’y peut rien, la république non plus ! Alors en débat trompe l'oeil, on nous parle de faire la chasse aux... "niches fiscales", ce qui n'est pas du tout pareil !! ... Tandis que perdure non loin de là le noyau de la problématique des micros états et des paradis fiscaux dont personne n'évoque le débat ni ne propose un dialogue international. Les citoyens peuvent seulement apprendre à s’en défendre par l'information comme par la mise en oeuvre d'une structure parallèle d’action-information dont je vous tais désormais le nom -
Il me semble donc pertinent de déduire à la vue des éléments de cet exposé qu’il existe bel et bien un décalage difficilement explicable ni justifiable entre les discours et les actions de la classe politique partout en Europe . Ni le discours politique conventionnel ni la théorie classique ne peuvent expliquer la totalité des mécanismes concrets qui se pratiquent, tant dans ses millieux financiers que dans le milieux des affaires politiques comme en atteste notammant les affaires récentes de financement des campagnes électorales, par le jeu des commissions ou rétro-commissions portant sur la passation des marchés publics internationaux. Quelles sont les implications immédiates tenant à ces constats ? Il est impossible de généraliser mais il est bien un problème que personne ne veut aborder sérieusement autrement que par quelques placébos . Le discours critique n’est certes pas facile car il s’agit de prendre position sans ajouter à la crise par un extrémisme allant au delà de la volonté des électeurs, de faire avançer le débat sans aggraver la situation par un blocage des positions ... mais il ne faudrait pas que la prudence se transforme en immobilisme ni que la médiation ne deviennent corruption - La première chose consiste à voir et comprendre. Le débat est à ce jour encore sclérosé puisque la logique et l'inertie politique matérielle obligent les acteurs de cette scène à demeurer dans la continuité, faute surtout de volonté des citoyens et de mécanismes pour aller dans une autre direction : Nous avons tous une part de responsabilité. Un indice doit nous éclairer - Partout et en tout domaine depuis le début de la civilisation se répand une loi morale souvent relayée par un dispositif pénale répressif afin de corriger les penchants déraisonnables de l’être humain. Comment pouvons nous encore tolérer qu'Il n’y ait qu’en matière financière ou économique que puisse s’épandre les travers maléfiques de notre personnalité, sous prétexte que ces penchants soient le moteur de la santé matérielle de notre société ? L’argument ne tient plus à l'heure de la rencontre des populations mondiales - C’est précisément au titre de la surveillance des élus qu’intervient notre institution du collectif citoyen - Les élections ne suffisent plus à maintenir ce contre-poids car le mal fait et matérialisé par une loi inique ou le détournement de fonds publics s’avère souvent irrémédiable - Il faut aller plus loin car la pauvreté et l'iniquité sont encore trés présente sur le territoire Européen - Les systèmes démocratiques disposent d'une existence théorique incontestables mais il peut s'agir éventuellement d'un détournement ou d'une confiscation de ses rouages par des groupuscules intéréssés . Face à ce constat de défaillance peut être observée une démobilisation, un abandon moral des citoyens privés de moyens d'expression pour matérialiser efficacement cette volonté de résistance et de changement.
La vraie question, à notre petite échelle citoyenne, consiste donc plutôt à savoir où est l’argent et qui en gagne le plus pour financer proportionnellement, en fonction des capacités de chacun, les besoins collectifs ! Je crains alors qu’il faille chercher coupable ailleurs que chez ces pauvres malheureux, fonctionnaires ou privés des classes laborieuses qui peinent toute leur vie, avec des salaires équivalent au SMIC, pour transmettre quelque chose à leurs enfants ! Je refuse aussi cette concentration des regards sur le statut des politiques, comme s’ils étaient les détenteurs du pouvoir absolu – Au contraire ! Il faudrait renforcer leur rôle afin de leur permettre de s’opposer aux forces économiques, de les contrôler ...évidemment sous le contrôle d’une autre force citoyenne régulatrice de l’ensemble dont je vous ai déjà parlé ( le CC) ! Ces mesures ne sont hélas pas à l’ordre du jour - Les magistrats politiques de l’état ne sont à mon sens qu’un élément d’une stratégie convergente, souvent des pions, au service de puissances financières qu’ils servent corps et âme – Ne dit-on pas que derrière chaque politique se cache souvent un lobby financier ( qui le «sponsorise» ) ? Ils sont certes les paravents d’un système à réviser, mais ils portent néanmoins, en tant que décisionnaire apparent, une responsabilité certaine à l’égard de cette situation délétère. Vous allez maitenant m’accuser de fustiger gratuitement les méchants capitalistes ? Cette réponse serait malheureusement trop simpliste puique semble être un fait le retour systèmatique de son mécanisme face au phénomène non moins naturel et incontournable de la "concurrence-compétition" entre les groupes humains ou sociaux - Il s’agit donc moins d’abattre quelque classe sociale que de vous faire admettre la nécessité d’un interface citoyen novateur capable d’interagir constructivement entre les forces actives de la société : LE COLLECTIF CITOYEN -
Les gouvernements de l’ensemble des pays Européens parlent de déficit, de nécessité de trouver de nouvelles recettes, d’allongement des durées de cotisation pour les retraites, … Nos administrateurs sont-ils au courant de l’état de fait décrit sous vos yeuxou concernant cette masse d’actif échappant au système bancaire conventionnel ? Ils en savent bien plus encore par l'intermédiaire des services d'enquêtes, de statistiques ou de renseignements ! Les solutions proposées ne sont que des placebos hypocrites ou quelques billevesées pour arrondir les angles ou aveugler les masses, à l’image de ces complexes sportifs gigantesques dédiés au football ou autre sports exutoires, payés par les contribuables, qui s’apparentent désormais aux arènes antiques permettant d'occuper l'esprit des populations et leur faire oublier les véritables enjeux concernant la direction de la cité : Jamais ne sont proposés de vrais débats ou traitements visant à changer le processus fonctionnel politique ou concernant les marchés, nationaux ou internationaux . De faux débats sur la sexualité des uns ou des autres sont là pour occuper l'esprit comme la scène médiatique et institutionnels en attendant des jours meilleurs lorsque s'ouvrira pour notre économie gargantuesque un nouvel espace territorial vers l'Est à dévorer;...condition sine qua non de sa survie ! Nos élus n’ont pas pour mission de révolutionner l’entendement ou la société mais juste d’assurer la continuité d’un système qui leur assure le confort de vie que nous connaissons – Soyons clair : Le capitalisme n’est pas à détruire, il est en effet synonyme d’efficacité et le seul à satisfaire les besoins matériels en répondant aux défis de la compétition, mais à reconsidérer en sortant certains paramètres qui le corrompent et en y ajoutant certains autres afin d’y inclure une dimension citoyenne et spirituelle ... car si nous sommes bien entrés dans l’ère de la mondialisation, celle proposée nous mènera dans les abysses à l’image des scénarios d’antan : Ni plus ... ni moins vers le conflit entre états princiers rivaux ou les guerres civiles nourries par la haine car la philosophie qui est le corollaire de cette entente fallacieuse doit insidieusement dans le même temps, pour maintenir sous le joug l’ensemble des acteurs subalternes, mettre en œuvre des éléments culturels et institutionnels de concurrence ou de clivage qui mèneront tôt ou tard à la perte – Ce scénarios semble d’ailleurs se préciser partout avec quelques signes sociaux annonciateurs : Absence d’intégration et repli culturel, création de ghettos ethniques, morcellement territorial anarchique, inflation de fait, écart de richesse entre membre de la communauté, mécanisme de décision ou de recrutement sous terrain, pression financière exercée sur les ménages comme système de contrainte, mécanisme délibéré de marchés sous-terrains ou économie parallèle avec une multiplication des mafias, prolifération législative et répression, incapacité des institutions à gérer ou appréhender les phénomènes sociaux …, .... . Ces phénomènes vous semblent-ils étrangers ou vous laissent-ils une sensation de vécu ?
Un mécanisme classique de prélèvement sur la fortune met-il en péril l’économie ? Oui ! ... car les paramètres de libre circulation des capitaux, des biens et des hommes, corollaire de l’efficacité du système libéral, obligent l’ensemble des institutions ainsi que les acteurs du marchés à une surenchère absurde sans limite ... c'est pourquoi la démarche oblige à mener une "réflexion-action" en de multiples domaines sous l'impulsion d'organsimes citoyens : Trouvez-vous logique à titre d’exemple que les trois quart, voire plus de la production manufacturière se trouve en Asie malgré des coûts de transports démentiels d’un point de vue écologique, matériel et financier ? ...Uniquement parce que la main d’œuvre s’y trouve moins cher ? la main d'oeuvre doit-elle être pour l'éternité le seul facteur influent dans l'esprit des entrepreneurs dans l'économie capitaliste ? La délocalisation industrielle trouve son fondement Uniquement dans le dessein de contourner les frais marchands engendrés par les acquis sociaux Européens ? La compétition doit se faire sur un autre terrain que celui des acquis du confort de notre civilisation ?!! Compétition marchande menée dans le dessein secret et indirecte de voir notre entente ouvrière, ( pardon... citoyenne), s’effondrer et obliger les travailleurs à revoir leur prétentions à la baisse... le jour où nous n’aurons plus de travail ici bas ? Vous pensez en profiter en achetant moins cher quelques articles de consommation venus d'Asie au péril de la vie d'enfants exploités ? Attendez dans quelques années lorsque votre patron vous obligera à travailler comme eux, car il n'aura alors plus le choix, pour un salaire miséreux sous peine de faillite ou de partir en Asie !!! Savez-vous que le salaire moyen européen se plafonnera à 750 E d’ici quelques décennies . Croyez-vous que l’explosion des loyers et de l’immobilier sont un hasard , Non ! Il s’agit d’une sorte d’inflation de fait allant dans le sens de ce phénomène d’érosion des revenus - Plan concerté ? Cela n’est pas le plus important car les faits sont convergents - Peu importe les affirmations rassurantes des experts partisans ... sachant que cette actualité ne sera qu’un début car la logique du système engendre l’équilibration des coùts entre les différentes zones en contact ? Vous étiez mondialiste ? Attention quel en est son contenu dans les perspectives actuelles du système ! N’est-il pas aberrant pour finir que la logique de production économique, retranchée dans son paroxysme, passe d’une logique de subsistance ( produire selon nos besoins) à une logique de consommation pure uniquement pour satisfaire un besoin comptable de rotation de l’économie ? La logique capitaliste ne peut que s’emballer si elle ne s’entoure pas d’un garde-fou citoyen -
Face à ce contexte juridique et matériel d'ensemble, il n’existe malheureusement pas de lien ni d’institution internationale mettant les citoyens en position de s’informer, s’opposer et encore moins de résister, au niveau planétaire, à l’entente et à l’organisation mondiale du capital ou de l'Industrie organisée en réseau de connivence : L’entité sociale la plus organisée l’emporte en devançant son concurrent désarmé par un arsenal «politico-médiatico-juridique»( ... Le procédé : diviser les populations en clan, classe sociale ou ethnie pour mieux régner , précariser, mettre les citoyens sous pression administrative, financière et juridique, couper de l’information les citoyens en les noyant d'informations inutiles et subtilement les empêcher ou dissuader de s’unir sous la forme d’institution de communication ou de dialogue, parallèlement en contraignant ou occupant les populations par dérivatifs - cf le" manuel du pouvoir" ) -D’où l’utilité stratégique multiple du collectif citoyen dont je défends la cause. Il ne faut pas non plus prétendre à une panacée- Les mêmes mécanismes de diversion peuvent être employés contre cette institution si les citoyens ne respectent pas sa dynamique et ses mécanismes de protection - Il faur le souligner, les obstacles fonctionnels du système économique pour aboutir à un changement en partant de la situation actuelle ne sont ni théoriques ni pratiques. Sur le fond de la question, la concurrence des marchés ou l’intervention du paramètre «main d’œuvre» ne constituent pas des entraves théoriques insurmontables . Il suffirait pour cette dernière, par exemple, de l’exclure du domaine comptable en la considérant comme un simple coefficient... mais ce mécanisme oblige à bouleverser l’équilibre des forces sociales ainsi que le système bancaire, ce dont les maîtres du jeu ne veulent entendre parler … à moins de progressivement changer les mentalités et les règles du jeu en passant par un procédé institutionnel intervenant dans le cadre du «collectif citoyen» : On en revient toujours au même nœud gordien. Il serait enfantin d’espérer une solution miracle, mais la seule chose qui me semble certaine consiste à avancer l'hypothèse selon laquelle il n’y aura pas de réponse isolée, sectorielle aux problèmes de l’humanité - Nous devons imaginer un vecteur global qui laissera son empreinte en chaque chose : Cet apport doit être un mécanisme qui réconcilie les disciplines des sciences humaines, l’économie, la technologie avec la quête du salut spirituel inscrite en chacun de nous -
.............................................. Je finirai cet article en vous demandant un peu de recul et en vous invitant à l’information avant de prendre position. Cela semble logique - Mon approche reste volontairement critique et partiale en fonction de ma catégorie sociale - Peut-être l’information statistique que j’avance ci-dessus est-elle biaisée, exagérée ou falsifiée ? A vous de le vérifier mais il n’y à guère plus personne pour mettre en doute l’existence des paradis fiscaux ni le jeux sordides des multinationales ou le problème majeur du potentiel de corruption de l’argent "roi", encore moins l’effet pervers de la concurrence entre les travailleurs ou les travers d’une partie de notre classe politique ou pour finir l’unanimité trompeuse des cadres de la nation qui cautionnent ce bouleversement libéral outrancier de société prenant les allures d’un retour au XIX° siècle !
Nous n’imaginons jamais assez la force d’une véritable cohésion citoyenne, il n’existe pas de fatalité – Informez-vous, réflechissez à vos intérêts citoyens … et agissez ! Ma question finale s'adresse directement à vous et sera la suivante : Quelle serait l'avenir du débat démocratique ou du dialogue politique d'une société mondiale citoyenne menée par l'institution du collectif citoyen ?
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S'il fallait encore des preuves, voilà quelques articles et reportages historiques concernant les liens entre les pouvors politiques et la MAFIA - Biensur qu'il s'agit d'exemples puisés à l'étranger,... car pas de cela chez nous,... surtout à Marseille où probité fait règle -
Italie. L’emprise de la mafia sur le monde politique
Fabrice Rizzoli*
Exerçant une « souveraineté » sur un territoire donné, les mafias (Cosa Nostra en Sicile, la ‘Ndrangheta en Calabre, la Camorra en Campanie et la Sacra Corona Unita dans les Pouilles) règnent en Italie au travers d’un système fondé sur la violence [Rizzoli, 2010]. Dotées d’un code culturel solidement enraciné mais souple, elles bénéficient d’un relatif consensus dans la population grâce à un réseau de complicités vaste et ramifié, véritable corps social criminel qualifié de « bourgeoisie mafieuse » [Santino, 1997] où les relations avec le monde politique jouent un rôle majeur. Historiquement, les mafias peuvent être considérées comme un instrument de gouvernance de l’État italien. Tant qu’elles ont participé à la lutte contre l’influence communiste dans le cadre de la stratégie américaine du containment (endiguement), les mafias ont bénéficié d’une large impunité [Rizzoli, 2009]. Avec la fin de la guerre froide, les relations « politico-mafieuses » sont entrées dans une ère nouvelle. Acculée par la justice, la mafia sicilienne, pour sa part, a dû opter pour une stratégie terroriste afin de trouver de nouveaux ancrages politiques.
Longtemps, le rapport entre la mafia et les milieux politiques fut absent du débat public, faute de preuve et d’enquête. Une première brèche fut ouverte en 1975 par le tribunal de Turin lors du jugement d’une affaire de diffamation. Dans un de ses ouvrages, l’écrivain progressiste sicilien, par ailleurs député, Michele Pantaleone, retraçant la carrière de Giovanni Gioia, plusieurs fois ministre mais aussi secrétaire durant 25 ans de la section démocrate-chrétienne de Palerme, mit en évidence les accointances mafieuses de ce haut responsable [Pantaleone, 1966]. Sommé par le tribunal de justifier ses allégations, M. Pantaleone excipa d’un document classé confidentiel par la commission parlementaire d’enquête antimafia à laquelle il avait participé. Le rapport émanait du colonel Dalla Chiesa qui confirma, à l’audience, qu’il en était bien l’auteur. Les magistrats acquittèrent l’écrivain M. Pantaleone et renoncèrent à poursuivre sa maison d’édition : pour la première fois, un tribunal de la République italienne reconnaissait qu’un de ces ministres était « mafieux » [Dalla Chiesa, 1984]. Près de vingt ans plus tard, le 15 octobre 2004, la Cour de cassation acquitta l’ex-président du Conseil des ministres, Giulio Andreotti, poursuivi pour association mafieuse, après avoir reconnu que cet homme politique, le plus puissant de la première République (1948-1992), avait été, avant 1980, complice de Cosa Nostra. Les faits étant prescrits, cet autre haut responsable, titulaire de la fonction de président du Conseil à trois reprises(1) a échappé à la justice mais cet épisode n’en a pas moins donné une preuve de collusion historique à ceux qui étudient le phénomène mafieux.
Ces deux exemples illustrent les liens entre la sphère politique et celle de la mafia. Car, si la seconde s’ingère dans les affaires du pouvoir, à l’inverse, le monde politique peut aussi se comporter comme la mafia. On parle alors de « production mafieuse de la politique » [Santino, 1994].
L’influence de la mafia sur le pouvoir
La mafia influence la vie politique en recourant à la violence (érigée en système) et en pesant sur les scrutins électoraux. Ne reconnaissant pas le monopole de la violence légitime de l’État, le clan refuse de s’en remettre à la justice pour résoudre ses conflits internes et défend son propre système de valeurs. Loin d’obéir à une quelconque pulsion, les mafieux utilisent la violence comme une ressource et un mode de communication envers leurs affiliés et les citoyens. Le recours à celle-ci permet à un nombre somme toute restreint (estimé à 24 000) de « soldats » de contrôler de manière panoptique la population [Foucault, 1975]. Possédant, outre leurs propres normes, un pouvoir de coercition et un appareil administratif parallèle, les mafieux sont en mesure d’imposer leur loi ; ce système de « violence programmée » [Chinnici, 1989] tisse les mailles d’une occupation « invisible », adossée aux territoires des différentes familles mafieuses [Claval, 1978]. Via cette domination, la société mafieuse devient partiellement institutionnalisée et influe largement sur les activités des collectivités territoriales. Plus l’échelle géographique est petite, plus le pouvoir mafieux est puissant. Ainsi, depuis 1991, l’État a dissous 172 conseils municipaux infiltrés par les mafias.
L’ingérence des organisations mafieuses dans les compétitions électorales est avérée comme le démontrent à l’envi les « aveux » des collaborateurs de justice, encore appelés, mais à tort, « repentis ». L’offre de « coopération » peut émaner des deux parties. Ainsi, à l’approche des élections, les familles mafieuses proposent à certains candidats de financer leur campagne ou un appui électoral moyennant l’obtention de marchés faisant l’objet d’appels d’offre.
En 1994, le collaborateur de justice, Salvatore Annacondia, expliquait au président de la commission parlementaire antimafia qu’il pouvait ainsi contrôler jusqu’à 60 000 voix dans les Pouilles : « [...] Dans ce collège électoral, sur dix personnes qui votaient, on en trouvait neuf qui avaient respecté la consigne. On avait vite fait d’identifier celui qui ne l’avait pas appliquée. Et le président de demander « et était-il puni ? », S. Annacondia de répondre : « Eh ! Quelle question ! »(2).
L’impact des consignes de vote données par la mafia a fait l’objet d’une étude de cas. Lors des élections législatives du 14 juin 1987, celle-ci enjoignit aux électeurs traditionnels de la Démocratie chrétienne de donner leur voix au Parti socialiste italien (PSI) et au Parti radical. Ces deux formations proposaient en effet un programme qui renforçait substantiellement les droits de la défense au risque d’amoindrir à l’excès le pouvoir du juge. Dans les quartiers de Palerme à forte densité mafieuse, le nombre de voix obtenues par le PSI atteignit les 10 % contre une moyenne précédemment de 6,6 % à l’échelle de la municipalité. Dans l’arrondissement de Ciaculli, fief du clan Greco, son score passa de 5,6 % à 23,47 %, un résultat bien supérieur à celui obtenu par cette formation au niveau national. Les résultats d’aucune autre consultation n’ayant été étudiés depuis lors, on en est désormais réduit aux spéculations. Mais aux élections législatives de 2001, le centre droit a remporté la totalité des collèges électoraux en Sicile et nombreux ont été les politiciens appartenant à cette coalition à avoir ensuite été condamnés pour complicité avec la mafia (voir infra). Parallèlement à cette ingérence de la mafia au sein du pouvoir, des élus et des responsables politiques, à leur tour, participent au fait mafieux.
Politique et pratiques mafieuses
Le monde politique contribue parfois à perpétuer le phénomène mafieux en garantissant à ses auteurs une certaine impunité. Toutefois, à l’inverse de ce qui s’est observé durant les années de la guerre froide (1948-1992), celle-ci est devenue toute relative sur le plan judiciaire, comme en témoigne l’emprisonnement d’un grand nombre de mafieux. Pour autant, à Palerme, 80 % des entreprises et des commerces payent encore le pizzo (l’impôt mafieux). En ne luttant pas efficacement contre la pratique du racket, les pouvoirs publics légitiment de facto, et bien malgré eux, cette source de revenu pour les mafias.
Chaque année, l’EURISPES (Institut européen des études politiques, économiques et sociales des statistiques) propose un état géoéconomique des mafias italiennes. En 2008, elles ont engrangé 130 milliards d’euros, ce qui représente 10 % de la richesse produite en Italie. La principale source d’accumulation illégale de capital est le trafic de stupéfiants (59 milliards d’euros). Les « écomafias » [Muti, 2005] dont les activités criminelles dans les secteurs du bâtiment et de la gestion des déchets, l’archéo- et la zoomafia portent gravement atteinte à l’environnement, rapportent 16 milliards d’euros, les armes et autres trafics, 5,8 milliards. Le racket, avec un chiffre d’affaires annuel de 9 milliards d’euros, et l’usure avec 145 milliards procurent aux différentes mafias quelque 250 millions d’euros par jour !
Certains responsables politiques courageux payent de leur vie leur détermination à dénoncer ces forfaits ; en 2008 et en 2009, deux maires et un conseiller municipal ont été assassinés pour avoir résisté à la Camorra napolitaine. Mais le meurtre le plus significatif fut, en octobre 2005, celui du vice-président de l'Assemblée régionale de Calabre, Francesco Fortugno, tué pour avoir tenté de mettre fin à des arrangements politico-mafieux dans le secteur de la santé.
A contrario, en 2010, le président de la région Sicile, Salvatore Cuffaro et le sénateur Marcello Dell’Utri (bras droit de Silvio Berlusconi et fondateur du parti Forza Italia) ont été condamnés en appel pour complicité avec une association mafieuse. Et il n’est pas rare que des membres ou proches de l’exécutif se livrent à des déclarations complaisantes à l’égard de la mafia. La plus emblématique revient à l’ex-ministre des Infrastructures et des Transports, Pietro Lunardi qui, au journal télévisé de Canale 5, le 22 août 2001, reconnaissait : « Mafia et Camorra ont toujours existé et existeront toujours : malheureusement, elles sont là et nous devrons vivre avec cette réalité ; (...) ces problèmes de Camorra, par pitié, chacun les résoudra comme il le voudra »(3). Prononcées au lendemain de la victoire électorale de la coalition de centre droit (13 mai 2001), ces paroles dans la bouche du responsable en charge de tous les appels d’offre publics, sont pour le moins ambiguës. Récemment, ce fut au tour de la secrétaire d’État à l’Application du programme gouvernemental de l’équipe au pouvoir, Daniela Santanchè, de déclarer : « Il faut limiter les écoutes judiciaires car les mafieux, eux aussi, ont droit à une vie privée »(4). Ces propos s’accompagnent aussi de certaines décisions politiques qui n’aident pas à lutter contre le phénomène mafieux. Par exemple, le 31 janvier 2002, le gouvernement refusait d’accorder à l’association Libera l’autorisation d’enseigner dans les écoles ce que doit être la légalité au regard de la réalité du phénomène mafieux(5). Les nombreux conflits d’intérêts sont également une bonne illustration de comportements incompatibles avec la lutte antimafia. Il est fréquent que les avocats, par ailleurs députés du centre droit, assurent la défense de mafieux(6). Face à eux, les juges qui poursuivent les politiciens complices se voient accuser de « faire de la politique », de « se livrer à une guerre civile »(7) ou encore d’être « au service des communistes »(8). Alors que 2 000 homicides mafieux ont été commis au cours des années 1990, dans le même temps(9), le gouvernement supprime les escortes policières de certains juges dans un pays où… 24 magistrats ont été assassinés entre 1971 et 1992.
Les différents gouvernements dirigés par S. Berlusconi sont à l’initiative de plusieurs dispositions législatives et réglementaires peu compatibles avec la lutte antimafia. Durant son mandat, on dénombre trois lois d’amnistie permettant le rapatriement de capitaux illégalement placés à l’étranger (2001, 2003 et 2009) ; plusieurs régularisations de constructions sans permis favorisant les « écomafias » ; la diminution du délai de prescription pour le délit de bilan frauduleux ramené de quinze ans à sept pour les sociétés cotées en bourse et à quatre pour les autres entreprises (loi n° 366 votée par le Parlement le 3 octobre 2001) ; la non-ratification du traité avec la Suisse visant à améliorer la coopération en matière de lutte contre la criminalité (loi n° 367 du 5 octobre 2001) ; la promulgation de lois complexifiant la collecte de preuves par les magistrats instructeurs ; les refus de voter l’extension du mandat d’arrêt européen aux délits de corruption, de fraude et de blanchiment(10) ; l’interdiction de publier le contenu des écoutes téléphoniques dans les médias (dite loi bâillon) en juin 2010. Cette liste est pour le moins éloquente si on ajoute le fait, par exemple, qu’au plan régional, en 2002, le vice-président de l’Assemblée régionale et délégué à l’Aménagement du territoire en Sicile, Bartolo Pellegrino, participa à une réunion avec le chef de la famille mafieuse de Monreale. Le responsable politique alla jusqu’à prodiguer des conseils juridiques pour permettre à son interlocuteur de récupérer des biens saisis par la justice.
Au mois d’octobre 2008, la presse révéla qu’un « repenti » mentionnait, pour la première fois, le nom du magnat de la presse italienne, Silvio Berlusconi, qui, selon lui, aurait été l’interlocuteur des mafieux lorsque ces derniers organisèrent plusieurs attentats à la bombe en 1993. Ceux-ci cessèrent lorsque le Cavalierearriva au pouvoir en 1994. Dès cette année-là, la quatrième commission parlementaire antimafia qui siégea de 1992 à 1994 publia un rapport sur les relations entre mafia et politique(11) faisant état de liens étroits entre l’entourage du candidat à la fonction de président du Conseil et les mafieux. Ce document démontre comment le terrorisme mafieux alimenta la crise du système politique italien (1992-1994) qui aboutira à l’instauration de la seconde République. Si, en recourant à la violence, la mafia est, après tout, dans son rôle, on peut par contre s’interroger sur les motivations des politiciens complices. En effet, si la mafia ne peut exister sans la connivence des politiques, par contre, la politique sans la mafia est possible.
La lutte antimafia
L’Italie est souvent considérée comme un laboratoire pour la science politique, car bien que les mafias italiennes soient des associations criminelles secrètes, les sources à disposition des chercheurs sont légion. Or, transparence et lutte antimafia font de l’Italie un cas d’école en Europe. La transparence découle du fait que la magistrature dans ce pays est indépendante dans la mesure où elle est régie par le principe constitutionnel de l’obligation de l’action pénale (le procureur, saisi d’une plainte, est tenu de diligenter une enquête, quel que soit le cas) et par le fait que les carrières du personnel de l’ordre judiciaire comme la gestion des dossiers dépendent du Conseil supérieur de la magistrature, un principe voulu par les députés de l’Assemblée constituante de 1946-1948(12).
Concernant la lutte antimafia, elle remonte à 1962, date à laquelle est réunie la première commission parlementaire antimafia dont le rapport, bien que timide, ouvrit la voie aux parlementaires(13). Au terme de bien des années de pratiques, un précieux dispositif législatif a pu être élaboré nonobstant la violence mafieuse qui s’est abattu sur les élites dirigeantes de la République italienne. En 1982, le chef de la mafia sicilienne responsable de l’assassinat du député et secrétaire régional du Parti communiste italien en Pio La Torre et du général et préfet de Palerme Carlo Alberto Dalla Chiesa commet une erreur stratégique de taille. Le 3 septembre 1982, les députés promulguent une loi sur le délit d’association mafieuse [Rizzoli, 2010], la saisie et la confiscation des biens mafieux (n° 646) et instituent un haut commissariat à la lutte antimafia. Au début des années 1990, dans un contexte géopolitique marqué par la fin du monde bipolaire, les parlementaires introduisent des dispositions strictes dans divers domaines : le régime carcéral est durci (article 41 du code de procédure pénale, lois n° 203 du 12 juillet 1991 et n° 185 du 7 août 1992) aux fins de couper autant que faire se peut (puisqu’il convient aussi de respecter les droits de l’homme) le mafieux de son territoire et d’affaiblir ainsi son pouvoir ; les appels d’offre sont soumis à un contrôle renforcé (loi du 13 mai 1991, n° 152) ; la dissolution d’une assemblée élue au motif qu’elle est infiltrée par des mafias est rendue plus aisée (loi du 22 juillet 1991, n° 221) ; le recours aux collaborateurs de justice dénommés « repentis » est instauré (loi du 15 mars 1991, n° 197). Ce dernier dispositif législatif, crucial pour la lutte antimafia, permet d’obtenir des informations de l’intérieur sur ces organisations criminelles et redonne à l’état de droit toute la place qui doit être la sienne. Aujourd’hui, grâce à cette loi, au moins 3 000 mafieux sont ainsi sortis du monde du crime. Prenant conscience de l’ampleur de la menace, la mafia sicilienne a alors décidé de recourir au stade ultime de la violence programmée, le terrorisme, perpétrant de 1992 à 1993 quelque six attentats meurtriers. (...,...,... )
France 3 diffuse lundi soir à 23 h le passionnant documentaire "Italie et mafia, un pacte sanglant", consacré aux collusions politico-mafieuses, qui ont donné lieu à un grand procès, en 2013, en Italie.
« Si l’État voulait vraiment combattre la mafia, il devrait se suicider. » C’est sur cette éloquente citation de l’écrivain et politique italien Leonardo Sciascia que s’achève le présent documentaire. On y découvre, ou redécouvre, l’histoire d’une collusion remontant à la fin de la Seconde Guerre mondiale, et dont le procès s’est tenu en 2013. L’implication des Américains dans la mise en place de ce système est bien pointée. Dans la foulée du débarquement en Sicile, en juillet 1943, ceux-ci entrent en rapport avec « Cosa nostra », qui, de facto, contrôle le territoire et s’avère donc le seul allié crédible pour mater les troupes mussoliniennes. En 1948, lors des premières élections nationales italiennes depuis l’armistice, ils n’hésitent pas à soutenir la Démocratie chrétienne, parti intimement lié aux mafieux, afin d’endiguer le puissant Parti communiste italien. « Jusqu’à la fin des années 1970, la Démocratie chrétienne et son aréopage politico-mafieux règnent sur l’Italie », est-il souligné. Le documentaire se penche notamment sur le rôle charnière d’un certain Vito Ciancimino, qui fut adjoint au maire de Palerme, en charge de l’attribution des marchés publics.
C’est en 1979, avec la nomination de Giovanni Falcone au tribunal de Palerme, que le système rencontre les premières résistances… Un bras de fer s’engage. Celui que l’on considère encore aujourd’hui comme le « premier magistrat anti-mafia du monde » s’emploie notamment à remonter les filières de blanchiment d’argent de « Cosa nostra », qui le conduisent jusque sur la côte Est des Etats-Unis. En février 1986 s’ouvre un premier grand procès. Le 23 mai 1992, la voiture du juge explose sur une autoroute de Palerme. Moins de deux mois après, son collègue Paolo Borsellino trouve à son tour la mort dans des conditions à peu près similaires. Deux assassinats qui découlent manifestement d’un « pacte sanglant » entre un certain pouvoir politique et la mafia… C’est là, du moins, tout le propos de ce film édifiant, nourri de nombreux témoignages. (....,...,...)
« Le médicament a été prescrit à 5 millions de patients »
Avant même que le procès du Mediator s’ouvre ce lundi matin devant le tribunal correctionnel de Nanterre, il était indéniable que cette affaire hors norme avait déjà contribué à dévoiler les relations intestines des grands laboratoires pharmaceutiques avec le corps médical, des politiques, voire l’administration.
L’impunité de tels scandales pharmaceutico-affairistes est de plus en plus battue en brèche et les responsabilités qui peuvent désormais être bien cernées par la justice. Devant le tribunal de Nanterre comparaissent 14 personnes « physiques » et 11 « morales » dont le Laboratoire Servier (fabricant du Mediator).
Voilà un médicament à l’origine destiné à soigner le diabète mais dont les effets de coupe-faim ont conduit à ce qu’il soit prescrit comme régime amaigrissant alors qu’il comportait de graves risques cardiovasculaires pour les consommateurs.
5 millions de patients
Cela lui a assuré un succès foudroyant de ventes pour les plus grands bénéfices du fabricant : depuis le milieu des années 70 jusqu’à 2009 où il finira par être retiré de la vente, le médicament a été prescrit à 5 millions de patients. C’est une pneumologue de Brest, Irène Frachon, qui en 2007 avait commencé à comprendre le lien entre l’administration du médicament et les pathologies de ses patients. Et a lancé l’alerte en dépit de toutes les pressions.
L’enquête judiciaire établira que l’on atteindrait un bilan de 2 000 morts sans compter les innombrables victimes atteintes d’hypertension artérielle pulmonaire, une maladie incurable. La « firme » Servier, avait fait de sorte dès le début de dissimuler les propriétés réelles du Mediator à l’organisme public délivrant les autorisations de médicaments (l’AFSSAPS devenue en 2012 l’ANSM).
Par « passivité » ou « négligence » il aura failli à sa mission, tandis que le laboratoire organisait sciemment l’omertà, forte d’un culte interne du secret et d’un impressionnant réseau d’affidés dans le monde médical, voire politique grâce à de généreuses prébendes sous forme de contrats de « consultants. »
L’ordonnateur de ce puissant lobbying, Jacques Servier ne sera pas au procès, il est mort en 2014 à l’âge de 92 ans sans avoir manifesté une empathie excessive avec les victimes, sa société reconnaissant juste « quelques erreurs. » Alors que l’indemnisation des victimes par sa société a quand même dû commencer dès 2012, le procès pénal aura vu son échéance retarder du fait de la défense usant de toutes les ficelles procédurales et cherchant le moindre prétexte pour écarter ou minorer les dossiers particuliers.
Dernière arme devant le tribunal de Nanterre : des QPC (recours en conseil constitutionnel) pour différer encore le procès. De quoi ajouter de la souffrance à la souffrance à ceux qui attendent avant tout qu’on leur rende justice, faute d’une santé qu’on ne leur rendra plus jamais.
Ils ont coûté des millions et défrayé la chronique, mais ont surtout mis en danger la vie de milliers de Français : top 5 des médicaments les plus controversés de ces dernières années.
5. L’histoire sans fin du Médiator
Le scandale du Médiator n’est pas prêt d’être oublié ! Commercialisé par les laboratoires Servier en 1976, le médicament est un coupe-faim pour les diabétiques en surpoids. Mais le benfluorex qui le constitue peut provoquer de sévères atteintes aux valves cardiaques et une hypertension artérielle pulmonaire mortelle. Les laboratoires Servier, pourtant dès le départ informé des risques, maintiennent le médicament sur le marché, jusqu’à son retrait en 2010, suite à la révélation du scandale.
Mort en 2014, Jacques Servier, ancien PDG du groupe est alors mis en examen pour tromperie aggravée puis pour homicides et blessures involontaires. Toutefois, cinq millions de personnes ont consommé du Médiator et 1 000 à 2 000 décès pourraient lui être imputables. Aucun procès n’est attendu avant 2017, au risque que certains patients ne succombent avant leur indemnisation.
4. Distilbène : des dégâts sur trois générations
Prescrit en France contre les fausses couches de 1955 à 1977, le Distilbène est à l’origine de nombreuses anomalies génitales, de stérilité et d’une augmentation de certains cancers chez des enfants exposés in-utéro. Jusqu’à son retrait en 1977, l’hormone de synthèse a été prescrite à environ 160 000 françaises.
Quinze ans plus tard, les premières femmes, les « filles DES », atteintes de cancers génitaux portent plainte et se lancent dans une longue bataille judiciaire pour que la Cour de cassation confirme la responsabilité du médicament. Depuis, le nombre de plaintes s’est avéré exponentiel : le Distilbène aurait laissé des séquelles jusqu’à latroisième génération.
3. Le gaspillage des vaccins H1N1
L’affaire remonte à 2009. En pleine pandémie grippale, la France commande 94 millions de doses de vaccins. Roselyne Bachelot, alors ministre de la Santé, s’appuie sur des prévisions alarmistes et préconise deux injections par personne. Mais l’épidémie se révèle moins grave qu’attendu. Une injection est suffisante et seulement 6 millions de Français se font finalement vacciner.
En dépit de l’annulation d’une commande de 50 millions de vaccins, les stocks demeurent trop importants et en 2010, 19 millions de doses périmées sont incinérées. Une dépense, achat et destruction inclus, d’environ 400 millions d’euros !
2. Vioxx : retour sur un tueur en série
Le Vioxx est un anti-inflammatoire prescrit pour les douleurs liées aux maladies articulaires. Commercialisé entre 1999 et 2004 par le laboratoire Merck, il aurait, selon la FDA (Food and Drug Administration) provoqué 160 000 crises cardiaques et attaques cérébrales et 40 000 décès, rien qu’aux États-Unis.
En dépit des rapports négatifs qui affluent, le laboratoire Merck et les autorités sanitaires maintiennent le Vioxx sur le marché jusqu’à son retrait en 2004. Le médicament, un véritable blockbuster, aura rapporté 2,5 milliards de dollars chaque année.
1. Diane 35 : un détournement d’indication fructueux
Diane 35, fabriquée par le laboratoire Bayer, a été accusé d’être responsable de 400 décès, au regard du nombre de plaintes déposées. Développé pour combattre l’acné, le médicament a été prescrit pendant 30 ans comme une pilule contraceptive, sans autorisation dans cette indication et vendu 7 fois plus cher qu’une pilule classique…
Les risques thromboemboliques auxquels il expose les femmes étaient pourtant connus.
Retiré en mai 2013, Diane 35 a toutefois été remis sur le marché quelques mois plus tard, mais uniquement, cette fois-ci, comme traitement anti-acnéique.
Pas de panique, ces histoires sont exceptionnelles et tous les médicaments ne sont évidemment pas dangereux ! Mais en cas d’intoxication, une bonne mutuelle santé peut vous protéger et couvrir vos frais médicaux : comparez et trouvez le meilleur prix sur LeLynx.fr.
Interpellé à l’Assemblée nationale sur le scandale Dépakine, Édouard Philippe déclarait : « On ne doit pas dénigrer une entreprise française qui fonctionne bien », soutenu par Christophe Castaner devant le site de Sanofi Sisteron : « On n’a pas le droit de critiquer une grande entreprise française qui réussit. » Décidément, la « réussite » de Sanofi n’en finit pas d’être sur le devant de la scène. Les années 2018 et 2019 ne sont qu’un échantillon des ravages enregistrés au cours de la dernière décennie.
Il y a encore quelques années, le nom « Sanofi » ne vous disait probablement pas grand-chose, pourtant vous aviez toujours au moins un médicament sur quatre, dans votre armoire à pharmacie, fabriqué ou commercialisé par ce groupe pharmaceutique français.
Aujourd’hui, le nom de Sanofi évoque tout autre chose, une succession de scandales en tout genre, dont la liste qui suit est malheureusement trop longue et surtout non exhaustive :
scandale sanitaire, refus d’indemnisation des victimes de la Dépakine, pollutions (environnement et populations), restructurations permanentes, diminutions drastiques des effectifs, désengagement de pans entiers d’axes de recherche, destruction de millions de doses de vaccin contre la dengue, procès pour négligence grave ayant entrainé la mort, versements de pots-de-vin, entente sur les prix, destruction de bâtiments neufs, dividendes, rachats et destruction d’actions, salaire du DG, lobbying sur les vaccins infantiles, collusion avec le gouvernement…
Bénéfice/risque
Parler de médicaments c’est souvent mettre en balance ce que l’on nomme le bénéfice/risque, concernant Sanofi, il est clair que l’entreprise a définitivement choisi le camp du bénéfice. Un des exemples les plus parlants est l’abandon de la recherche sur les antibiotiques.
Parce que nous sommes de plus en plus nombreux sur la planète et du fait de l’accroissement des résistances aux antibiotiques, l’OMS met en garde depuis des décennies sur le besoin crucial de nouveaux antibiotiques. Elle appelle ainsi à une « mobilisation pour sauver l’arsenal thérapeutique irremplaçable que constituent les antibiotiques » et exhortait de façon alarmante, en 2017 : « Les entreprises pharmaceutiques et les chercheurs doivent s’empresser de travailler sur de nouveaux antibiotiques pour certains types d’infections très graves [...], contre lesquels nous ne sommes pas armés. »1
Le rôle d’une entreprise du médicament se revendiquant au service du patient devrait être des plus clairs. Mais en 2018, Sanofi annonce l’abandon de sa recherche sur les anti-infectieux et sa décision de vendre l’ensemble de son unité à l’allemand Evotec.
Les raisons évoquées sont les suivantes : « Au regard de la difficulté particulière de ce domaine thérapeutique et [...] des réalités budgétaires, Sanofi R&D reconnait ne pas être en mesure aujourd’hui de soutenir efficacement les projets de recherche. »
Comment croire que Sanofi, en tête du CAC40 avec ses 7 milliards de bénéfices, ne serait pas en mesure, compte tenu des « réalités budgétaires », de financer un axe thérapeutique majeur et crucial en termes de santé publique ?
Comment la société Evotec, avec un chiffre d’affaire de 250 millions d’euros (c’est-à-dire 140 fois moins que Sanofi) aurait, elle, la possibilité, l’ambition et les moyens de devenir un leader mondial en maladies infectieuses ? En quoi serait-elle plus experte que Sanofi dans ce domaine ?
Désintérêt pour les antibiotiques
D’un point de vue financier, l’antibiotique a plusieurs gros défauts : c’est un bon médicament, c’est-à-dire que très souvent il soigne le patient rapidement, il ne traite pas des maladies chroniques nécessitant des traitements à vie comme le diabète.
De plus, une grande partie du « marché » des antibiotiques se situe dans des pays pauvres et, qui plus est, un nouvel antibiotique traitant les souches de bactéries multi-résistantes ne doit en aucun cas inonder le marché, sinon les bactéries exposées développeront une nouvelle résistance. Un tel médicament, dont nous avons cruellement besoin, devra être utilisé avec parcimonie, seulement en deuxième ou troisième intention, quand les traitements classiques auront échoué. Et tout ça ne plait pas aux financiers !
Devant les arguments avancés par Sanofi pour délaisser la recherche sur les anti-infectieux, une solution s’impose : il ne faut pas laisser aux financiers le choix des médicaments dont nous avons besoin !
Pour ne parler que de Sanofi, vouloir faire des profits rapidement en oubliant les règles du métier aboutit à un énorme fiasco.
Nous voulons un accès aux traitements pour tous, un choix des axes thérapeutiques en fonction des besoins, un juste prix des médicaments, une indemnisation des victimes à hauteur des préjudices subis, une production industrielle respectueuse de l’environnement et de la santé des salariés et des riverains, une politique de l’emploi ambitieuse et respectueuse des salariés.
Parce que le système actuel, soumis aux exigences des financiers, des actionnaires, des fonds de pensions, ne permet pas d’avoir cette politique au service de l’intérêt général, changeons le système !
Ils ont coûté des millions et défrayé la chronique, mais ont surtout mis en danger la vie de milliers de Français : top 5 des médicaments les plus controversés de ces dernières années.
Industrie pharmaceutique : la rentabilité avant tout
Interpellé à l’Assemblée nationale sur le scandale Dépakine, Édouard Philippe déclarait : « On ne doit pas dénigrer une entreprise française qui fonctionne bien », soutenu par Christophe Castaner devant le site de Sanofi Sisteron : « On n’a pas le droit de critiquer une grande entreprise française qui réussit. » Décidément, la « réussite » de Sanofi n’en finit pas d’être sur le devant de la scène. Les années 2018 et 2019 ne sont qu’un échantillon des ravages enregistrés au cours de la dernière décennie.
Il y a encore quelques années, le nom « Sanofi » ne vous disait probablement pas grand-chose, pourtant vous aviez toujours au moins un médicament sur quatre, dans votre armoire à pharmacie, fabriqué ou commercialisé par ce groupe pharmaceutique français.
Aujourd’hui, le nom de Sanofi évoque tout autre chose, une succession de scandales en tout genre, dont la liste qui suit est malheureusement trop longue et surtout non exhaustive :
scandale sanitaire, refus d’indemnisation des victimes de la Dépakine, pollutions (environnement et populations), restructurations permanentes, diminutions drastiques des effectifs, désengagement de pans entiers d’axes de recherche, destruction de millions de doses de vaccin contre la dengue, procès pour négligence grave ayant entrainé la mort, versements de pots-de-vin, entente sur les prix, destruction de bâtiments neufs, dividendes, rachats et destruction d’actions, salaire du DG, lobbying sur les vaccins infantiles, collusion avec le gouvernement…
Bénéfice/risque
Parler de médicaments c’est souvent mettre en balance ce que l’on nomme le bénéfice/risque, concernant Sanofi, il est clair que l’entreprise a définitivement choisi le camp du bénéfice. Un des exemples les plus parlants est l’abandon de la recherche sur les antibiotiques.
Parce que nous sommes de plus en plus nombreux sur la planète et du fait de l’accroissement des résistances aux antibiotiques, l’OMS met en garde depuis des décennies sur le besoin crucial de nouveaux antibiotiques. Elle appelle ainsi à une « mobilisation pour sauver l’arsenal thérapeutique irremplaçable que constituent les antibiotiques » et exhortait de façon alarmante, en 2017 : « Les entreprises pharmaceutiques et les chercheurs doivent s’empresser de travailler sur de nouveaux antibiotiques pour certains types d’infections très graves [...], contre lesquels nous ne sommes pas armés. »1
Le rôle d’une entreprise du médicament se revendiquant au service du patient devrait être des plus clairs. Mais en 2018, Sanofi annonce l’abandon de sa recherche sur les anti-infectieux et sa décision de vendre l’ensemble de son unité à l’allemand Evotec.
Les raisons évoquées sont les suivantes : « Au regard de la difficulté particulière de ce domaine thérapeutique et [...] des réalités budgétaires, Sanofi R&D reconnait ne pas être en mesure aujourd’hui de soutenir efficacement les projets de recherche. »
Comment croire que Sanofi, en tête du CAC40 avec ses 7 milliards de bénéfices, ne serait pas en mesure, compte tenu des « réalités budgétaires », de financer un axe thérapeutique majeur et crucial en termes de santé publique ?
Comment la société Evotec, avec un chiffre d’affaire de 250 millions d’euros (c’est-à-dire 140 fois moins que Sanofi) aurait, elle, la possibilité, l’ambition et les moyens de devenir un leader mondial en maladies infectieuses ? En quoi serait-elle plus experte que Sanofi dans ce domaine ?
Désintérêt pour les antibiotiques
D’un point de vue financier, l’antibiotique a plusieurs gros défauts : c’est un bon médicament, c’est-à-dire que très souvent il soigne le patient rapidement, il ne traite pas des maladies chroniques nécessitant des traitements à vie comme le diabète.
De plus, une grande partie du « marché » des antibiotiques se situe dans des pays pauvres et, qui plus est, un nouvel antibiotique traitant les souches de bactéries multi-résistantes ne doit en aucun cas inonder le marché, sinon les bactéries exposées développeront une nouvelle résistance. Un tel médicament, dont nous avons cruellement besoin, devra être utilisé avec parcimonie, seulement en deuxième ou troisième intention, quand les traitements classiques auront échoué. Et tout ça ne plait pas aux financiers !
Devant les arguments avancés par Sanofi pour délaisser la recherche sur les anti-infectieux, une solution s’impose : il ne faut pas laisser aux financiers le choix des médicaments dont nous avons besoin !
Pour ne parler que de Sanofi, vouloir faire des profits rapidement en oubliant les règles du métier aboutit à un énorme fiasco.
Nous voulons un accès aux traitements pour tous, un choix des axes thérapeutiques en fonction des besoins, un juste prix des médicaments, une indemnisation des victimes à hauteur des préjudices subis, une production industrielle respectueuse de l’environnement et de la santé des salariés et des riverains, une politique de l’emploi ambitieuse et respectueuse des salariés.
Parce que le système actuel, soumis aux exigences des financiers, des actionnaires, des fonds de pensions, ne permet pas d’avoir cette politique au service de l’intérêt général, changeons le système !
FIGAROVOX/GRAND ENTRETIEN - Stéphane Horel enquête depuis plusieurs années sur l'action des lobbies au sein des institutions publiques. Dans son dernier livre, elle montre comment les conflits d'intérêts ont essaimé le monde scientifique, au profit des intérêts privés des firmes. Avec plusieurs autres journalistes, elle est à l'origine du dévoilement du scandale des «implants files».
Stéphane Horel est journaliste et documentariste. Elle est l'auteur de plusieurs ouvrages dont Les médicamenteurs (Éditions du Moment, 2010) et Intoxication (Éditions La Découverte, 2015). Son dernier livre, Lobbytomie, vient de paraître aux Éditions La Découverte.
FIGAROVOX.- Dans votre livre, vous n'envisagez pas le «Name and shame» (nommer et dénoncer) comme une attitude satisfaisante concernant les lobbies… pourquoi?
Stéphane HOREL.- Le name and shame est souvent trop ponctuel et ne rend pas compte de la complexité et du dysfonctionnement du système entier. J'ai décidé dans mon livre de centrer la réflexion sur les lobbies à partir de la notion de conflits d'intérêts, qui est une notion plus large que le simple fait de dénoncer quelqu'un en particulier. Quand on dénonce des pratiques en la matière, on se contente de donner le nom du chercheur ou de l'expert qui cumule le plus de conflits d'intérêts ; et ce faisant, on permet à tout le reste du système de rester tranquillement dans l'ombre. C'est problématique car ensuite la réflexion s'arrête là. Il en résulte une mauvaise compréhension globale du problème posé par l'existence de ces lobbies.
L'un des principaux objectifs du livre est de replacer le concept de conflit d'intérêts dans son écosystème. On aborde souvent la notion de conflit d'intérêts comme quelque chose de hors-sol, qui vient d'on ne sait où, une espèce d'état de fait à gérer. On la traite comme le symptôme d'une maladie et non comme la cause du problème. Ce qu'elle est pourtant. Ce qu'il faut comprendre c'est que de nombreux scientifiques ou experts sont contactés par des firmes multinationales pour produire des études - revêtues d'une apparence de scientificité - qui aillent dans le sens des intérêts des firmes. Le conflit d'intérêts, c'est donc d'abord une réalité très concrète: une infiltration de la sphère de la science et de l'expertise par les firmes. Cette mainmise est inquiétante.
En somme, le conflit d'intérêts joue un rôle de synecdoque, c'est-à-dire qu'en tant que partie elle désigne un tout. Les conflits d'intérêts sont provoqués par une volonté des firmes d'investir les domaines scientifiques afin de servir leurs intérêts financiers. Le conflit d'intérêts naît d'une pratique de lobbying de la part de grosses entreprises. Il en est une conséquence.
Vous n'hésitez pas non plus à décrire ce qui est appelé, la «fabrication du consentement» des citoyens. C'est une mauvaise nouvelle que l'existence d'un consentement vicié, pour nos démocraties fondées justement sur la notion de contrat…
Je retrace l'histoire de la naissance de la propagande à but commercial, initiée entre autres par Edward Bernays, le neveu de Freud, auteur du célèbre Propaganda. Alors qu'avant, la propagande était employée dans des buts éminemment politiques - convaincre de la nécessité d'une guerre par exemple - elle est à partir des années 1930, entrée au service des grandes firmes, sous le nom pudique de «relations publiques».
Edward Bernays est emblématique de ce basculement propagandaire. C'est lui qui a participé à la commission à l'origine de l'affiche montrant l'Oncle Sam disant «We want you for US army». Au sortir de la guerre il a ouvert son agence de relations publiques et a décidé de mettre ses talents au service d'intérêts privés ; le tout en employant les travaux de la psychanalyse, pour persuader le plus efficacement possible les masses d'acheter telle soupe ou les femmes de fumer des cigarettes. Le pouvoir de cet homme est sidérant.
Mais l'art de la persuasion a toujours existé, pourquoi dénoncer son usage précisément dans le cas des lobbies?
Oui le fait de persuader a toujours existé. Mais la première des différences est celle de l'échelle. Aujourd'hui la manipulation est employée dans des proportions inédites. La deuxième concerne le champ d'intervention. Auparavant il était politique. Dorénavant il est financier et économique. La décision publique se fait complètement happer par l'action des lobbies et se voit gangrénée par les conflits d'intérêts.
Il faut ajouter à cela que le fonctionnement réel du système politique, la portée de l'influence des lobbies n'est absolument pas conscientisée par les citoyens. Je ne dis pas qu'il y a une volonté délibérée de cacher l'action des lobbies, mais force est de constater que les gens ne sont pas au courant de l'origine véritable de certaines décisions publiques. En démocratie, c'est particulièrement gênant. Dans quelle mesure les choix que nous faisons demeurent-ils libres et éclairés? Que vaut notre consentement, quand on découvre que les scientifiques censés conseiller impartialement les gouvernants travaillent aussi pour des intérêts privés?
Au nom de la technicité de certains dossiers, on écarte les citoyens de plus en plus de questions, dont on délègue le traitement à des experts en conflits d'intérêts, entre leur impératif de rigueur scientifique d'une part et leurs liens avec certaines industries - pharmaceutiques, agro-alimentaires etc. - d'autre part.
Il ne s'agit de pas de nier le rôle primordial des experts dans l'éclairage des politiques publiques. Il conviendrait en revanche de s'assurer de leur absence de conflits d'intérêts. Ce serait possible.
Par ailleurs, on a complètement dépolitisé certaines questions, certains domaines, comme les domaines sanitaires, pharmaceutiques, agricoles. Les experts soumis à des conflits d'intérêts se posent seulement des questions techniques autour de la commercialisation de tel pesticide, tel produit chimique, mais c'est en fait une décision beaucoup plus large, un choix de société dont ils décident.. L'économie a «neutralisé» des enjeux qui requièrent pourtant une appréciation politique. La façon de produire les aliments en particulier a toujours été une question politique. Aujourd'hui elle est déléguée avant tout à des firmes plus soucieuses de leurs intérêts financiers que de la vie des consommateurs.
Toutefois la dépolitisation de certaines questions touchant à l'intérêt général ne signifie pas la disparition de toute idéologie. Une idéologie est bel et bien en œuvre aujourd'hui dans la manipulation de la science au profit des multinationales, c'est celle du profit à tout prix, du business, du capitalisme illimité.
Ce que j'ai pu constater à travers mon enquête c'est une mainmise de l'économie sur la politique sous un angle peu visible pour le public.
Comment les experts eux-mêmes gèrent-ils leur double allégeance?
En vivant en dissonance cognitive, comme on dit en psychologie. Ils vivent de petits arrangements faits avec eux-mêmes. C'est un mécanisme très complexe qui entraîne plusieurs processus d'autojustification a posteriori. C'est cette attitude qui permet à un médecin de se convaincre qu'avoir des liens avec un laboratoire pharmaceutique, pour tel médicament, sera bénéfique à ses patients, quand bien même toute la littérature sur le produit en question démontrerait le contraire.
Par des mécanismes inconscients, ils sont persuadés qu'ils prennent leur décision thérapeutique de façon indépendante. Là aussi, il y a (auto)-fabrique du consentement en quelque sorte.
À vous lire, le système semble structurellement déficient, et les conflits d'intérêts extrêmement puissants et répandus. Que faire face à ce constat?
Je botte toujours en touche concernant cette question. Je ne suis pas une militante. Mon rôle est d'annoncer les mauvaises nouvelles et de les documenter. Je suis journaliste et je considère que c'est à d'autres acteurs de transcrire cela politiquement. J'espère simplement que le travail que je fais contribue au moins à la prise de conscience de certains enjeux.
J'estime en tout cas, au vu de ce que j'ai pu voir au cours de mon enquête, que nous ne vivons plus vraiment en démocratie.
Ces jours-ci le scandale des «implants Files» semble avoir révélé le poids considérable des lobbies sanitaires auprès du Parlement européen. Cette affaire n'est-elle pas une parfaite illustration des maux que vous dénoncez dans votre livre: conflits d'intérêts, mainmise des lobbies, oubli de l'intérêt général, culte du profit?
J'ai participé à l'enquête du Consortium international des journalistes d'investigation (ICIJ) sur les «implants files» en m'intéressant justement à cet aspect. Et j'ai retrouvé exactement les mêmes mécanismes que dans mes précédentes enquêtes: des industriels bien organisés qui connaissent et exploitent les canaux de la bureaucratie européenne pour faire entrendre leur message. Une réglementation plus stricte des dispositifs médicaux a été diluée par les organisations de lobbying du secteur au fil de dix années de lobbying et au détriment de la santé publique.
Des médicaments trop onéreux qui mettent en péril les systèmes de sécurité sociale : c’est le constat qui a conduit le Conseil européen, en 2016, a demandé de revoir la régulation du marché européen des médicaments. Mais, comme trop souvent avec les institutions européennes, ces velléités de réforme se sont rapidement heurtées aux puissants lobbys de l’industrie pharmaceutique. Un nouveau rapport de l’ONG bruxelloise CEO décrit avec minutie les stratégies d’influence des grands labos pour défendre leurs profits.
Des rencontres avec des commissaires européens, des lettres envoyées aux décideurs, une campagne grand public, des scientifiques liés aux entreprises… Un rapport de l’ONG bruxelloise CEO, paru le 10 mai dernier, documente avec minutie le lobbying de l’industrie pharmaceutique auprès des institutions européennes. N’allez pas y chercher de grandes révélations : les méthodes sont classiques, multi-sectorielles, parfois complexes... et efficaces.
A la hauteur des moyens déployés par les entreprises du médicament pour garantir leurs énormes profits (lire notre article publié dans les Pharma Papers). Les 10 plus grandes entreprises pharmaceutiques ont ainsi dépensé plus de deux millions d’euros supplémentaires depuis 2015, par rapport à leur budget antérieur. Soit désormais 16,3 millions d’euros par an en lobbying (lire notre article), pour tenter de défendre ses intérêts au niveau européen en plus des moyens d’influence développés aux niveaux nationaux.
Sous le feu des critiques
L’industrie pharmaceutique est en effet sous le feu des critiques. Avec l’arrivée de nouveaux médicaments, très onéreux, notamment contre le cancer (lire notre enquête), de nombreux pays riches s’interrogent sur leurs capacités à fournir des traitements efficaces au plus grand nombre - jusque là, les pays du Sud étaient les principales victimes du coût de certains médicaments. Face à ce constat, l’Union européenne a fini par se demander s’il ne fallait pas revoir les règles du jeu. En ligne de mire, notamment, l’octroi abusif aux firmes pharmaceutiques de brevets et d’autres mécanismes de protection de la propriété intellectuelle. Mais aussi les procédures nationales d’évaluation des nouveaux médicaments, qui permettent aux laboratoires de commercialiser des nouveaux traitements toujours plus chers qui n’apportent pas forcément de réels bénéfices thérapeutiques par rapport à l’existant.
C’est ce qu’a reconnu officiellement le Conseil européen, en 2016. L’institution a formellement demandé à la Commission européenne de revoir la régulation du secteur du médicament afin d’assurer l’accès de tous à des médicaments efficaces. Les conclusions du Conseil européen n’ont pas plu à l’industrie pharmaceutique, qui a déclenché un « assaut de lobbying ». Sous la pression des entreprises du médicaments, les membres du Conseil européen ont par exemple rejeté un amendement qui visait à demander la sauvegarde des essais cliniques. Ces derniers permettent de tester la sécurité et l’efficacité des nouveaux médicaments, mais les laboratoires souhaitent accélérer les procédures de mise sur le marché de leurs médicaments et cherchent à se passer de ces essais. La mobilisation des lobbys s’est surtout accentuée dans les mois qui ont suivi cette déclaration du Conseil européen.
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L’industrie pharmaceutique a d’abord mené une bataille de communication, explique CEO. Elle a ainsi mis sur pied une grande campagne de communication, déclinée en France, pour se donner « une face humaine ». « En se branchant sur l’émotionnel, [Big Pharma] essaie de détourner l’attention du modèle du profit pour les actionnaires qui, en fait, empêche de nombreux patients de se procurer des médicaments d’un coût prohibitif », analyse les auteurs du rapport de CEO. L’EFPIA, le principal lobby des entreprises du médicament, a aussi organisé une exposition au Parlement européen intitulée « Débloquer le remède de demain », en mai 2018. Cet événement a notamment été sponsorisé par la députée européenne des Républicains, Françoise Grossetête. Au programme de cet événement, entre autres, une rencontre « avec des sociétés comme Novartis et Pfizer sur des sujets tels que la manière de garantir que l’industrie pharmaceutique "dispose du cadre réglementaire nécessaire" ». En octobre 2017, l’EFPIA a également payé des publicités-reportages dans le journal européen Euractiv, qui s’adresse principalement aux décideurs européens.
Mais le lobbying de l’industrie pharmaceutique se fait aussi en sous-main. L’EFPIA a multiplié les rencontres avec les membres de la Commission européenne. Ce lobby siège dans huit groupes de conseil de la Commission, chargés de produire une expertise sur certains sujets politiques. Les représentants de l’industrie sont dans les faits très présents dans les différents échelons européens où se préparent et se prennent les décisions, de la Commission au Parlement. Les 10 laboratoires pharmaceutiques les plus gros ont ainsi eu 112 réunions importantes avec la Commission Juncker, et 60 accès au Parlement, pendant la dernière mandature.
Un cabinet de conseil, client de l’industrie pharmaceutique, choisi par la Commission
Cette proximité explique-t-elle que la Commission européenne ait choisi le cabinet de consultants Copenhagen Economics pour mener l’étude sur le fonctionnement européen du marché du médicament, exigé par le Conseil européen ? Copenhagen Economics travaille régulièrement avec l’industrie pharmaceutique. Il a notamment été engagé par l’EFPIA et des entreprises du médicaments comme Novo Nordisk, Lundbeck et Leo Pharma pour produire des rapports sur l’intérêt de l’accord de libre échange TTIP (entre l’Union européenne et les États-Unis) pour l’industrie pharmaceutique. « Pour le dire clairement, Copenhagen Economics travaille régulièrement pour des clients Big Pharma, produit des matériaux en résonance flagrante avec les intérêts économiques de l’industrie et les stratégies de lobbying, et qui sont destinés à être utilisés directement dans le lobbying des gouvernements de ses clients pharmaceutiques », indique CEO.
Pas étonnant, donc, que cette étude soit fortement critiquée par les organisations de la société civile. Pas de transparence sur la liste des personnes interrogées, des citations non-attribuées et vagues, une présence très forte de l’industrie parmi les interviewés, et un comité d’experts chargés de superviser l’étude aux nombreux liens avec des organisations chargées de défendre les intérêts de l’industrie pharmaceutique. Conséquences sur le contenu du rapport : il recommande de pas changer la période de protection des brevets européens sur le médicament, « une réduction de la période de protection effective affectera négativement" les investissements européens en recherche et développement ».
Des études et des experts financés par l’industrie
C’est d’ailleurs cet argument d’un risque de perte de compétitivité par rapport à d’autres parties du monde qui a été mis en avant pour défendre des extensions de brevet appelées SPC (supplementary protection certificates). Ce mécanisme, qui permet d’allonger la durée d’un brevet d’un médicament, a par exemple été accordé au Truvada, un médicament contre le Sida, qui coûterait 815 millions d’euros supplémentaires au système de sécurité sociale français, d’après l’organisation Aides. Médecins Sans Frontières (MSF), souligne de son côté « qu’en prolongeant les monopoles, les CSP conduisent à des prix de médicaments inabordables qui restent inabordables pendant de longues périodes - menaçant la durabilité des systèmes de santé nationaux et retardant l’accès des patients ».
Sur ce sujet, la bataille du lobbying est féroce. L’EFPIA a par exemple adressé une lettre à la commissaire européenne Elzbieta Beinkowska en février 2018. D’après le lobby pharmaceutique, la fin de ces extensions de brevet entraînerait « une balance commerciale négative de l’UE ». Pour appuyer ses dires, l’EFPIA avance diverses études, qui sont, « sans exception, financées ou commandées par Big Pharma ».
Mieux évaluer l’apport d’un nouveau médicament
Enfin, le rapport de CEO pointe un autre combat mené autour de l’évaluation des technologies de la santé (HTA, pour health technology assessment), un moyen de juger de la plus-value d’un nouveau médicament qui arrive sur le marché. C’est à partir de ces avis scientifiques que les systèmes de santé nationaux peuvent prendre leur décision sur le prix et le taux de remboursement d’un médicament. En janvier 2018, la Commission européenne a proposé une régulation européenne de l’HTA. Cela permettrait d’éviter que chaque pays procède séparément à l’examen des nouveaux traitements et aux négociations sur son prix avec les laboratoire. Et cela permettrait aussi de contrebalancer la complaisance de l’Agence européenne du médicament (EMA), chargée d’autoriser la mise sur le marché des médicaments, et régulièrement critiquée pour ses liens étroits avec l’industrie.
Mais les laboratoires pharmaceutiques sont parvenus à mettre en cause cette révision du processus d’évaluation scientifique des apports des nouveaux traitements, et à s’immiscer dans ce processus pour y jouer un plus grand rôle. La bataille est en cours, et les futurs membres du Parlement européen et de la Commission auront la capacité d’influencer les politiques du médicament dans un sens... ou un autre.
« Le temps est venu de se concentrer sur les solutions de rechange, réclame CEO. Et l’occasion de le faire ne doit pas être perdue simplement parce que la Commission ne prend pas au sérieux les conflits d’intérêts ou l’influence de l’industrie. Le processus entamé par les conclusions du Conseil de 2016 ne doit pas être balayé du revers de la main par les efforts de lobbying et de relations publiques des grandes entreprises pharmaceutiques ; les processus d’élaboration des politiques doivent être préservés pour garantir qu’ils servent l’intérêt public. » De la limitation de l’expansion des brevets à celle de l’influence de l’industrie pharmaceutique, au développement d’un véritable mécanisme européen et indépendant d’évaluation des nouveaux médicaments, l’ONG liste cinq propositions concrètes à destination des nouveaux parlementaires et commissionnaires européens.
Entre les labos pharmaceutiques et les médecins, 14 millions de conflits d’intérêts potentiels !
Par Rozenn Le Saint
Mis en ligne le 13 novembre 2018
En leur offrant gratifications et contrats rémunérateurs, les laboratoires pharmaceutiques ont tissé une dense toile de liens d’intérêts au sein de la profession médicale. Cette influence leur permet de peser sur les prescriptions et les décisions des agences sanitaires. Malgré la succession des scandales, la transparence reste très parcellaire dans ce domaine. En partenariat avec le projet EurosForDocs, nous dévoilons un outil permettant d’y voir plus clair sur ces liens d’intérêts : pas moins de 14 millions de liens ont été répertoriés en France depuis 2012, pour un montant total de plus de 3,5 milliards d’euros versés aux professionnels de santé.
Mediator, vaccination contre le virus de la grippe H1N1, pilules contraceptives de troisième génération, Depakine… Les scandales sanitaires se suivent et se ressemblent. Le dernier en date concerne le Levothyrox : la nouvelle formule de ce médicament destiné à lutter contre les troubles de la thyroïde, lancée par le laboratoire Merck en mars 2017, a provoqué de nombreux effets indésirables. Malgré les déclarations rassurantes de Merck et des autorités de santé, il subsiste des zones d’ombre autour de cette affaire (1). Encore une fois, le manque de contre-pouvoir face au poids du lobbying de l’industrie pharmaceutique est décrié. Et l’indépendance des médecins qui défendent publiquement des médicaments controversés est mise en cause.
Le manque de contre-pouvoir face au poids du lobbying de l’industrie pharmaceutique est régulièrement décrié.
La ministre Agnès Buzyn n’a retenu que très peu des recommandations faites dans le nouveau rapport commandé par le ministère de la Santé suite au scandale. Mais elle s’est au moins engagée à « sécuriser, moderniser et améliorer l’accessibilité de la base Transparence santé ». Celle-ci avait été créée en 2012 sur le modèle américain du Sunshine Act suite à un précédent scandale sanitaire, celui du Mediator. Les entreprises pharmaceutiques sont censées y répertorier tous les avantages (repas, transport, hébergement lors des colloques) d’une valeur supérieure ou égale à dix euros offerts aux professionnels de santé (médecins, chirurgiens dentistes, sages-femmes, pharmaciens, infirmiers, kinésithérapeutes, pédicures et podologues, orthophonistes et orthoptistes), ainsi que les contrats passés avec eux. Ces contrats peuvent être des formations dispensées au personnel des laboratoires par les médecins, des animations de conférences pour leur compte, des signatures d’articles scientifiques vantant les mérites d’un médicament (ghost writing), etc. Les données sont rendues publiques sur le site transparence.sante.gouv.fr depuis avril 2016. Mais celui-ci, sous la responsabilité du ministère, est si mal conçu que ces informations sont au final inaccessibles aux citoyens et difficiles à exploiter. En cause la mauvaise volonté aussi bien des laboratoires pharmaceutiques que du gouvernement.
Les liens d’intérêts des défenseurs de Merck en plein scandale du Levothyrox
C’est pourtant bien là l’objectif central d’un dispositif de transparence de ce type : rendre les liens d’intérêts visibles et accessibles à tous, pour mettre les professionnels face à leurs responsabilités et pour que les décideurs et les citoyens connaissent mieux les experts qui expriment leur avis. Exemple avec le scandale du Levothyrox. Dans une tribune parue le 28 décembre 2017 dans les colonnes du Monde, cinq endrocrinologues (spécialistes des hormones, notamment thyroïdiennes) dédouanent le laboratoire en pointant un « effet nocebo » (le négatif de l’effet placebo) : selon eux, les effets indésirables ne seraient que de nature psychologique. Avec la base Transparence Santé, il serait assez fastidieux de trouver la trace des éventuels liens d’intérêts de ces professionnels. Heureusement, grâce au nouveau projet EurosForDocs (lire notre article « EurosForDocs, une base de données d’utilité publique »), cela devient beaucoup plus facile. Or, parmi les cinq signataires de cette tribune, un seul n’a pas de lien d’intérêts avec Merck : Xavier Bertagna. Un deuxième, Philippe Bouchard, n’a eu qu’une seule relation financière avec le laboratoire, la prise en charge d’un repas en 2015.
Détail des déclarations de Jean-Louis Wemeau sur EurosForDocs.
En revanche, le fabricant du Levothyrox a dépensé pas moins de 12 571 euros depuis 2012 au profit de Jean-Louis Wemeau. Celui-ci a signé la tribune du Monde, ainsi qu’une autre parue dans Le Quotidien du médecin, dans laquelle il dénonce une « tempête dans un verre d’eau » et estime que « la communication du laboratoire, des sociétés savantes, de certaines des associations de patients a été rapidement exemplaire ». Entre 2012 et la parution de ces tribunes, Merck avait déclaré l’avoir défrayé à hauteur de 5 082 euros. Pendant le seul premier semestre 2018, Merck a dépensé 7 489 euros au profit du professeur émérite d'endocrinologie, soit davantage en six mois qu’en l’espace de cinq ans. Le laboratoire l’a notamment rémunéré 1000 euros la journée à trois reprises pour des « contrats d’orateur » lors de conférences. Il lui a aussi payé 4 443 euros (indiqués 14 636 euros sur la base Transparence santé, correspondant en réalité à des dinars tunisiens selon Merck) de frais de transport pour s’y rendre, un montant enregistré en date du 15 mars 2018 !
Détail des déclarations de Jacques Young sur EurosForDocs.
Même constat en ce qui concerne le quatrième signataire de la tribune du Monde, Jacques Young : peu après la sortie de la nouvelle formule du Levothyrox, le laboratoire allemand lui a versé une rémunération de 1 400 euros le 14 juin 2017 au titre d’un « contrat de consultant » pour une « formation équipe médicale ». Il a aussi réglé son addition pour un repas pris le 31 octobre 2017, soit moins d’un mois avant la publication d’une autre tribune encore évoquant le « faux scandale du Levothyrox » parue dans le Journal du dimanche et co-signée avec André Grimaldi, le dernier signataire de la tribune du Monde., avec lequel Merck a également eu des relations d’affaires jusqu’en 2013. Aucun de ces deux médecins n’a répondu à nos demandes d’entretien sur ces liens d’intérêts et dans quelle mesure ils ont pu affecter leur jugement.
Près de 7 500 euros pour une tournée africaine
Nous avons cherché à en savoir plus sur ces près de 7 500 euros correspondant aux montants des trois contrats, aux frais de repas et au 4 443 euros de frais de transport octroyés par Merck à Jean-Louis Wemeau. Ce montant semble correspondre à une « tournée africaine », en Algérie, en Tunisie et au Sénégal, selon le laboratoire. Encore aujourd’hui, les voyages du médecin en Afrique continuent de s’enchaîner. « Ce n’est pas déplaisant, quand vous êtes sollicité : je n’étais jamais allé à Oran, Alger est une jolie ville, Dakar est intéressante. C’est le plaisir de voyager et d’échanger », commente-t-il. S’agissant de ces frais de transports, le médecin explique que « quand il s’agit d’un vol de plus de six heures, le laboratoire opte pour un billet en business. » Quel est l’objet de cette tournée continentale ? « Ce n’est pas Merck en France mais Merck en Afrique qui m’a sollicité en début d’année 2018. Les responsables de Merck Afrique avaient vu que j’avais écrit sur le Levothyrox. Comme c’est toujours l’ancienne formule du Levothyrox qui est prescrite en Afrique, et que la nouvelle formule va bientôt y arriver, on me demande ce qu’il en est de la crise du Levothyrox en France », justifie-t-il. Un expert de choix pour préparer le terrain avant l’arrivée de la nouvelle formule sur le continent africain.
« Quand vous êtes à table, dans l’avion, vous parlez avec les représentants des laboratoires. »
Nous l’avons aussi interrogé sur son indépendance en tant que médecin compte tenu de ces liens d’intérêts. « Comme je me suis prononcé dans diverses tribunes, il est vrai que Merck doit se dire que je ne vais pas dire du mal de leur laboratoire, admet-il. Mais je n’ai jamais dit un mot que je ne pensais pas. » En tout cas, le laboratoire allemand lui livre un argumentaire clé en main. « Quand vous êtes à table, dans l’avion, vous parlez avec les représentants des laboratoires. Merck m’a donné des informations scientifiques sur le grammage de la substance active du Levothyrox », raconte-t-il. Pour appuyer son statut d’expert dans le domaine, Jean-Louis Wemeau rappelle qu’il a même fait partie de la petite dizaine de personnes auditionnées dans le cadre de la mission flash sur le Levothyrox à l’invitation de son rapporteur, Jean-Pierre Door (lire notre article « Loi de financement de la sécu : les députés médecins votent-ils sous l’influence des labos ? »). Cette mission a conclu le 31 octobre 2017 qu’il n’y avait « pas de crise sanitaire, mais une crise médiatique, autour de la nouvelle formule du Levothyrox. »
La toile tissée par les labos autour de la profession médicale
Les contrats et conventions rémunérées sont les liens d’intérêts les plus conséquents.
Le problème ne concerne pas tous les médecins, loin de là. La base de données EurosForDocs, sur laquelle nous nous appuyons, donne cependant une idée de la densité des liens d’intérêts tissée par les labos autour de la profession médicale, en particulier avec quelques « influenceurs » privilégiés. Le nombre de ces liens depuis 2012 peut être établi très précisément : près de 14 millions (13 973 071), alors que la France compte 226 000 praticiens ! Le montant cumulé des dépenses réalisées par les laboratoires pour ces professionnels de santé (rémunérations perçues quand ils ont effectué des prestations pour ces laboratoires, frais de transport, de repas, etc.) dépasse 3,5 milliards d’euros (3 557 538 945). Et ce chiffre n’inclut pas les contrats dont le montant a été tenu secret ; or c’est le cas pour 70% du total des conventions, malgré l’obligation en vigueur depuis le 1er juillet 2017.
Même si les données les plus récentes sont mieux renseignées (2), les montants en jeu sont en réalité largement supérieurs. Les contrats et conventions rémunérées, mais tenues secrètes, constituent les liens d’intérêts les plus conséquents puisqu’il s’agit d’accords conclus entre les laboratoires et les professionnels de santé pour des activités de recherche, de conférence ou de formation. Les rémunérations répertoriées, les seules que nous sommes en mesure d’exploiter ici, ne représentent donc sans doute que la partie émergée de l’iceberg.
Manquements aux obligations de transparence…
Parmi les dix plus gros financeurs de liens d’intérêts (voir notre article « Les labos soignent plus particulièrement les spécialistes du cancer »), seuls quelques-uns ont répondu à nos demandes de précisions. C’est le cas du labo britannique GSK : « Depuis 2016, les professionnels de santé intervenant au nom de GSK ne [sont] plus rémunérés », nous a-t-il répondu. « La prestation convenue dans le cadre de la convention pouvant être partiellement ou pas encore réalisée au moment de la publication, nous ne sommes pas en mesure de publier les informations relatives aux conventions et d’indiquer le montant total de la convention ». La direction de la communication de GSK n’a toutefois pas répondu à notre suggestion d’ajouter les montants a posteriori, une fois le contrat terminé.
Le Conseil national de l’ordre des médecins a émis 41 % d’avis défavorables s’agissant des conventions d’honoraires en 2014 et 71 % en 2015.
Quant à celle de Novartis (Suisse), elle indique « Tout contrat passé avec un professionnel de santé doit être soumis préalablement à l’ordre concerné et nous avons une politique qui est de suivre les recommandations édictées par le Conseil national de l’ordre compétent. » Selon un rapport de la Cour des comptes, le Conseil national de l’ordre des médecins (Cnom) a émis 41 % d’avis défavorables s’agissant des conventions d’honoraires en 2014 et 71 % en 2015. En cause le plus souvent : « L’absence de communication de l’autorisation hiérarchique » et le « caractère jugé excessif du montant des honoraires par rapport à la charge de travail demandée au médecin ». Malgré nos nombreuses relances, le Cnom ne nous a pas donné de chiffres actualisés pour les dernières années.
… et absence de contrôle
Le service de communication du laboratoire états-unien Eli Lilly nous a quant à lui renvoyé vers le Leem (pour « Les Entreprises du médicament »), principal lobby des laboratoires pharmaceutiques en France. Celui-ci s’est contenté de réitérer sa position officielle : « Les entreprises du médicament se conforment de façon très stricte aux différents dispositifs mis en place depuis 1993 et régulièrement renforcés » comme « le dispositif transparence des liens d’intérêts »… On voit mal comment réconcilier cette affirmation avec les lacunes observées.
Agnès Buzyn n’a jamais caché sa réticence à limiter à tout prix les liens d’intérêts des experts.
En novembre 2017, Agnès Buzyn, interrogée à l’occasion d’un rendez-vous de l’association des journalistes de l’information sociale, avait reconnu le problème en soulignant que « les laboratoires qui ne jouent pas le jeu et ne déclarent pas sciemment leurs liens d’intérêts avec les professionnels de santé risquent de lourdes amendes allant jusqu’à 45 000 euros ». Y a-t-il déjà eu des condamnations ? « Pas à ma connaissance », nous avait répondu la ministre. Existe-t-il un responsable chargé de vérifier l’exactitude des informations reportées par les laboratoires ? « Pas à ma connaissance », avait de nouveau botté en touche Agnès Buzyn, qui n’a jamais caché sa réticence à limiter à tout prix les liens d’intérêts entre les experts et les firmes pharmaceutiques.
Repérer les conflits d’intérêts pour éviter les crises sanitaires
Le service de communication du laboratoire Bristol Myers Squibb (États-Unis) souhaite nous rappeler qu’« un lien d’intérêts ne constitue pas automatiquement un conflit d’intérêts ». Pourtant, les liens financiers influencent bien le contenu des analyses scientifiques, rappelle le manuel pratique de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) sur la promotion pharmaceutique. S’agissant des essais cliniques, qui visent notamment à vérifier l’efficacité et la tolérance d’un médicament, la probabilité qu’une étude financée par un labo apporte des résultats qui lui sont favorables est quatre fois supérieure à celle des recherches sans apport des laboratoires. Le rapport Les conflits d’intérêts au sein de l’Assistance Publique-Hôpitaux de Paris de mars 2016 met lui aussi en garde contre « des résultats qui reposeraient sur des biais inconscients ou sur des pratiques qui consistent, par exemple, à ne faire porter l’étude que sur l’efficacité d’un médicament en ne prenant pas en considération les effets secondaires ».
Repères chronologiques
1993loi dite « anti-cadeaux »
2009le scandale du Mediator éclate
2011la loi « anti-cadeaux » est renforcée: elle interdit les « avantages » qui ne sont pas liés à la profession du bénéficiaire (exemple: bouteille de champagne) et prévoit la publication à partir de 2012 des liens d’intérêts entre laboratoires pharmaceutiques et professionnels de santé. Elle sera complétée.
2016mise en ligne de transparence.sante.gouv
2017au 1er juillet, la déclaration des rémunérations versées aux professionnels de santé devient obligatoire
« Il existe plusieurs mécanismes psychologiques d’influence, dont le plus puissant, probablement, est la réciprocité, analyse Jean-Sébastien Borde, néphrologue et vice-président du Formindep, une association qui œuvre pour l'indépendance au sein de la profession médicale. C’est une norme sociale dont le moteur est le sentiment inconfortable d’être redevable lorsque vous recevez un cadeau, jusqu’à ce que vous rendiez la pareille. Lorsque le cadeau vient d’un laboratoire pharmaceutique, la réciprocité conduit à favoriser l’intérêt du laboratoire dans ses pratiques. »
Il y a conflit d’intérêts quand les relations nouées avec le laboratoire incitent un professionnel de santé à influencer le processus de décision d’autorisation de mise sur le marché ou la fixation du prix d’un médicament. Il y a conflit d’intérêts quand un médecin manque d’esprit critique quant à ses décisions, aux dépens du patient ; quand il se laisse endormir par les « formations » dispensées par les visiteurs médicaux, qui oublient de mentionner les contre-indications, effets secondaires ou indésirables, comme cela a été le cas avec le médicament antiépileptique Depakine, donné aux femmes enceintes malgré les risques pour le foetus. Il y a conflit d’intérêts quand un docteur inscrit sur l’ordonnance un médicament à mauvais escient, malgré les risques pour le malade. C’est ce qui s’est passé pour le Mediator : à la base, il visait à traiter les diabétiques en surpoids. Sauf que dans 80 % des cas, les patients qui ont avalé ces pilules se les sont faites prescrire comme coupe-faim entre 2008 et 2010, selon l’Assurance maladie. Ce qui a provoqué la mort de 1300 à 1800 personnes en France, suite à des défaillances des valves cardiaques.
La transparence des liens d’intérêts pourrait aussi être un moyen de relancer le débat public sur la santé et le médicament sur de meilleures bases, dans un contexte de diversification des sources d’information, où la multiplication des scandales sanitaires a fait exploser le sentiment de défiance envers les médecins et les laboratoires. « De vrais efforts de transparence permettent d’affiner la sensibilité des citoyens qui utilisent de plus en plus internet pour se renseigner sur la médecine les informations sur la santé sont dans le top 5 des informations recherchées sur internet, constate Magali Leo, coauteure du rapport de la mission “Information et médicament”. Les internautes n’ont pas encore le réflexe de regarder qui est derrière un site ou un spécialiste de la santé. Et le risque, sans transparence, c’est la dérive conspirationniste. » (...,...,...,... )
Par Rozenn Le Saint
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Nicolas Sarkozy condamné à trois ans de prison dont un an ferme dans l’affaire des écoutes
L’ancien président de la République a été déclaré coupable de corruption et trafic d’influence. Il va faire appel de cette condamnation.
Le Monde avec AFP
Publié hier à 14h08, mis à jour hier à 19h26
Temps deLecture 4 min.
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Nicolas Sarkozy à son arrivée au tribunal de Paris, lundi 1er mars. GONZALO FUENTES / REUTERS
Il est devenu, lundi 1er mars, le deuxième ancien président de la République condamné sous la Ve République. Nicolas Sarkozy a été condamné à trois ans de prison, dont un ferme, lundi 1er mars, dans l’affaire dite des « écoutes ».
L’ancien chef de l’Etat a été déclaré coupable de corruption et trafic d’influence. La décision a été lue dans un très grand silence au tribunal correctionnel de Paris, que Nicolas Sarkozy a par la suite quitté sans faire aucune déclaration.
Son avocate a, par la suite, annoncé qu’il ferait appel de cette condamnation. Après ce « jugement extrêmement sévère » et « totalement infondé et injustifié », M. Sarkozy « est calme mais déterminé à poursuivre la démonstration de son innocence », a assuré Me Jacqueline Laffont. Le pourvoi en appel suspend l’exécution de la peine, puisque le tribunal n’a pas demandé son exécution provisoire.
Les faits remontent à 2014. M. Sarkozy était suspecté d’avoir tenté d’obtenir d’un magistrat à la Cour de cassation, Gilbert Azibert, des informations confidentielles le concernant, voire de faire annuler la saisie de ses agendas présidentiels après avoir obtenu un non-lieu dans l’affaire Bettencourt. M. Azibert, avocat général dans une chambre civile, n’intervenait pas directement dans ce dossier mais il aurait joué de ses relations. En échange, M. Sarkozy aurait promis d’intervenir en faveur du magistrat pour qu’il obtienne un poste de prestige à Monaco. L’accusation se fondait sur des conversations interceptées par la justice entre l’ancien président et son avocat sur une ligne officieuse – deux téléphones prépayés achetés sous le nom de « Paul Bismuth ».
Le tribunal correctionnel a estimé lundi qu’un « pacte de corruption » avait été conclu entre l’ancien président de la République, aujourd’hui âgé de 66 ans, son avocat Me Thierry Herzog et l’ancien haut magistrat Gilbert Azibert. « La preuve du pacte de corruption ressort d’un faisceau d’indices graves, précis et concordants résultant des liens très étroits d’amitié noués entre les protagonistes », a relevé le tribunal.
Nicolas Sarkozy, qui a été « garant de l’indépendance de la justice, s’est servi de son statut d’ancien président pour gratifier un magistrat ayant servi son intérêt personnel », a déclaré la présidente de la 32e chambre correctionnelle de Paris, Christine Mée. Il devient le deuxième ancien président condamné sous la Ve République, après Jacques Chirac, en 2011, dans l’affaire des emplois fictifs de la Mairie de Paris.
Thierry Herzog et Gilbert Azibert également condamnés
Le tribunal a aussi reconnu M. Herzog coupable de corruption active et de violation du secret professionnel et l’a condamné à trois ans de prison, dont deux avec sursis, assortis de cinq ans d’interdiction d’exercer la profession d’avocat. Pour le tribunal, l’avocat de l’ancien président « s’est placé hors du champ de la défense » et « le lien personnel fraternel qu’il a noué avec M. Sarkozy a obscurci, par manque de distance, son discernement professionnel d’avocat ». Thierry Herzog a d’ores et déjà fait appel de sa condamnation.
Gilbert Azibert a, pour sa part, été déclaré coupable de corruption passive et de recel de violation du secret professionnel. Il a lui aussi été condamné à trois ans d’emprisonnement, dont deux avec sursis. Selon le tribunal, ce dernier « s’est non seulement affranchi de façon persistante de ses obligations déontologiques, mais il a aussi trahi la confiance de ses collègues de la Cour de cassation ».
« Les délits ont porté gravement atteinte à la confiance publique en instillant dans l’opinion publique l’idée selon laquelle les procédures devant la Cour de cassation ne procèdent pas toujours d’un débat contradictoire devant des magistrats indépendants mais peuvent faire l’objet d’arrangements occultes destinés à satisfaire des intérêts privés », peut-on lire dans le jugement.
Le tribunal est resté en deçà des réquisitions du Parquet national financier (PNF), qui avait demandé le 8 décembre 2020 les mêmes peines de quatre ans d’emprisonnement dont deux ferme à l’encontre des trois prévenus. Le PNF avait estimé que l’image présidentielle avait été « abîmée » par cette affaire aux « effets dévastateurs ».
Durant les trois semaines du procès dit « des écoutes », qui s’est tenu à la fin de novembre et au début de décembre, les avocats des trois prévenus, Nicolas Sarkozy, son avocat de l’époque, Thierry Herzog, et Gilbert Azibert avaient dénoncé des « fantasmes », un « procès d’intention » fondé sur des écoutes « illégales » et ont plaidé la relaxe face à un « désert de preuve ». La plus marquante étant, selon leurs avocats, que Nicolas Sarkozy n’a pas eu gain de cause devant la Cour de cassation, et que Gilbert Azibert n’a pas non plus obtenu la promotion qu’il espérait.
Gérald Darmanin lui apporte son « soutien amical »
« Chacun sait l’affection, le respect que j’ai pour Nicolas Sarkozy, qui a été un grand président de la République et qui, en ces moments difficiles, a évidemment mon soutien amical. Je n’oublie pas tout ce qu’il a apporté à notre pays. »
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